Anne Fontaine : "La différence peut être un atout créatif"

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G.P.
Au micro d'Europe 1, la cinéaste évoque son seizième film, "Marvin ou la belle éducation", librement adapté du roman "En finir avec Eddy Bellegueule", d'Edouard Louis.
INTERVIEW

Le désir, la sensualité, les tabous, autant de thématiques que la réalisatrice Anne Fontaine a travaillé dans ses films Comment j'ai tué mon père, La fille de Monaco ou encore Gemma Bovary. Il en est de nouveau question dans son seizième long-métrage, Marvin ou la belle éducation, l'histoire d'un jeune garçon, Marvin (incarné par Jules Porier et Finnegan Oldfield), qui grandi au sein d'une famille rustre dans un village des Vosges. Maltraité à l'école, il apparaît différent, efféminé, et très vite, il va refuser tout déterminisme social.

La force stupéfiante du livre En finir avec Eddy Bellegueule. "Le film montre comment on peut échapper à la fatalité de ses origines et transcender la douleur originelle de l'enfance en une oeuvre artistique", détaille Anne Fontaine. Dans le film, Marvin s'en sort grâce au théâtre. "Au fond, la différence peut être un atout créatif si l'on croise les bonnes personnes", estime la cinéaste.

Marvin ou la belle éducation est très librement adapté du livre d'Edouard Louis, En finir avec Eddy Bellegueule, écoulé à plus de 300.000 exemplaires, en 2014. Séduite par la manière qu'a l’écrivain de décrire son enfance avec une "force stupéfiante", la réalisatrice a gardé cette partie mais a aussi voulu raconter la suite de cette histoire, avec l'adolescence, puis l'âge adulte.

"Il fallait que les personnages ne soient pas caricaturaux". Dans le film, Marvin plus âgé est incarné par l'acteur Finnegan Oldfield. "Marvin va devenir acteur de sa propre vie, le metteur en scène de sa propre vie", raconte-t-il au sujet de son personnage. Même si les parents sont durs avec leur fils, le film ne les condamne pas pour autant. "C'était important que ces personnages soient attachants et qu'il y ait aussi de l'amour dans cette famille, même s'ils ont du mal à se parler", explique-t-il. "Il fallait que les personnages ne soient pas caricaturaux".