Agnès b. : "Je ne suis pas du tout dans le monde de la mode, je ne vais jamais aux défilés "

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Europe 1
Ce dimanche, Nikos Aliagas est parti en balade dans les rue de Paris avec Agnès b. L’occasion pour la créatrice de revenir sur ses convictions et ses engagements.
INTERVIEW

Elle a habillé Madonna, John Travolta, Quentin Tarantino ou encore David Bowie. Ses marques de fabrique ? Le cardigan pression ou encore encore le t-shirt rayé. Mais surtout une grande indépendance et un côté rock'n roll. "Un franc- tireur de la mode", comme elle se définit. Vous avez trouvé ? Mais oui, c'est Agnès b. qui est partie En balade avec Nikos Aliagas, ce dimanche.

Une boutique dans une boucherie. Après un premier rendez-vous devant l'Académie française, la créatrice l'entraîne au 3, rue du Jour, dans le 1er arrondissement de Paris. La boutique historique d'Agnès b. Avec encore un souvenir vivace des ses premiers jours dans ce lieu. "C’était plein de graisse parce que c'était un boucher en gros qui venait de fermer, sourit-elle. Alors on a dégraissé pendant deux semaines. Les carrelages sont d’origine et on a gardé certains crochets de boucher. C’est là qu’on accrochait les jupons que je teignais dans ma baignoire au début !"

"En Mai 68, on écoutait Europe 1". Sur les murs, des affiches : "Soyons réalistes !" "Ça, c'est Mai 68", rappelle Agnès b. Et là encore, la période lui évoque de nombreux souvenirs : "Mes jumeaux avaient 8 ans et j'étais tout le temps dans la rue. D'ailleurs on écoutait Europe 1 pour savoir où on devait aller, où ça allait se passer." Cinquante ans plus tard, les convictions d'Agnès b. sont intactes. "Il faut partager, assure-t-elle. Surtout les gens riches, surtout ceux qui ne paient pas leurs impôts en France !" 

"C'est à moi de faire les tendances !" Un peu plus loin, au 6, rue du Jour, Agnès b. ouvre à Nikos les portes de sa boutique pour femmes. Comment fait-elle pour trouver son inspiration depuis toutes ces années ? "Je n'ai jamais ouvert un cahier de tendances, prévient-elle. C'est à moi de les faire les tendances !" L'une de ses techniques ? Imaginer des histoires. "J'essaie à chaque fois de créer des personnages. Mes défilés, ce sont d'ailleurs toujours des personnages qui défilent et non pas des robots."

Refuser la pub. La balade se poursuit place du forum des Halles. Devant le centre de hip-hop, La Place. Agnès b. est la présidente du conseil d'administration de ce lieu d'échanges, d'apprentissages et de création. Car la créatrice l'assume : l'art l'intéresse plus que la mode. "Je suis beaucoup plus dans le monde de l’art. Je ne suis pas du tout dans le monde de la mode. Je ne l’ai jamais été. Je ne vais jamais aux défilés."

Autre règle intangible pour Agnès b. : elle s'est toujours refuser à faire de la pub. Pourquoi ? "C'est un slogan de Mai 68 : 'la pub est con, la pub vous rend con'." Mai 68 encore !

Une fondation Agnès b. Pas de pub, mais de l'art. La créatrice ouvre prochainement une fondation Agnès b. pour y exposer, entre autres, sa collection d'art contemporain. "C'est un scoop que je vous donne, annonce-t-elle. Cela s'appellera la Fab, la Fondation Agnès b. Et devinez l'adresse ? Ce sera dans le 13e au 1, place Jean-Michel Basquiat !" Reste à savoir si Agnès b. y exposera des oeuvre de l'artiste-peintre américain...