À Rouen, l'Aître Saint-Maclou va être entièrement restauré

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Ce cimetière en forme de cloître a été en partie édifié après la peste noire de 1348. © Capture Googlemaps
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avec AFP , modifié à
Ce cimetière médiéval va être rénové pour 14 millions d'euros. L'intercommunalité rouennaise espère lui redonner l'allure qu'il avait au 19ème siècle.

L'Aître Saint-Maclou, ancien cimetière médiéval, unique à l'échelle européenne et construit à Rouen au milieu du XIVe siècle après la grande peste noire, va être entièrement restauré pour un coût global de 14 millions d'euros. "Des pathologies lourdes l'ont affecté et il était temps d'intervenir pour sauver ce lieu au caractère patrimonial exceptionnel", a expliqué Frédéric Sanchez, président PS de l'intercommunalité rouennaise, propriétaire du lieu depuis 2016.

Un cimetière unique en son genre. "Rouen est la seule ville d'Europe à posséder un décor de danse macabre sculptée au sein d'une cour carrée", a indiqué Alain Bardin, coordinateur du projet de réhabilitation prévu jusqu'à fin 2019. L'édifice se compose d'une cour fermée, entourée de galeries à pans de bois ornées d'éléments de décoration en pierre ou boisés. "Il a fait office de cimetière, de lieu d'enseignement, de fabrique d'armes...", a détaillé Alain Bardin. Jusqu'en 2014, le monument était occupé par l'école des Beaux-Arts de Rouen.

Des milliers de Rouennais, de riches paroissiens à des ouvriers drapiers, nombreux dans un quartier que traverse la rivière Robec, pour beaucoup victimes d'épidémies, y ont trouvé leur sépulture. "Près de deux années auront été nécessaires pour réaliser un diagnostic précis et mener des fouilles archéologiques", a rapporté Frédéric Sanchez. "Cela nous a permis de parfaire notre connaissance du lieu", a-t-il souligné. "On va restaurer les éléments de décoration mais sans les remplacer ou alors seulement de manière marginale. Nous allons restituer le lieu dans la forme qu'il avait à la fin du 19e siècle", a-t-il expliqué. Les interventions principales concerneront couvertures, menuiseries, planchers, façades à pans de bois et colonnes en pierre.

Une restauration à 14 millions d'euros. "De nouvelles fouilles archéologiques se dérouleront pendant six mois", a-t-il ajouté, prédisant "qu'on allait encore découvrir des choses". L'élément le plus saillant de la transformation sera la réouverture d'une galerie entre les deux rues qui encadrent le monument. "Notre projet donnera aussi à voir des parties de l'Aître jusque-là fermées au public", s'est félicité Frédéric Sanchez en référence à la petite cour des prêtres. "Un centre d'exposition et de démonstration consacré à la céramique et à l'artisanat d'art porté par le collectif des céramistes normands ainsi qu'un espace de restauration viendront s'y installer", a-t-il précisé.

Ce lieu original accueille environ 400.000 visiteurs chaque année. Le montant des travaux, sous maîtrise d'ouvrage de la Métropole de Rouen, s'élève à 14 millions d'euros avec des participations de la région Normandie et de l'État (4 et 2,2 millions d'euros).