C'est une exposition totalement inédite qui se tient à l'Hôtel de Caumont, à Aix-en-Provence, du 27 avril jusqu'au 23 septembre. "Nicolas de Staël en Provence" montre pour la première fois la période provençale du peintre, avec 70 peintures et une vingtaine de dessins. Un travail éblouissant.
Un long travail de recherche. L'exposition a été montée en tandem, par le fils et la petite-fille du peintre, Gustave de Staël et Marie du Bouchet. L'événement nous montre une année intense de création dans le Lubéron, de juillet 1953 à juin 1954. Un travail que l'on découvre ici en grande partie pour la première fois, car beaucoup de toiles viennent de collections privées.
Elles étaient dispersées un peu partout dans le monde, notamment aux États-Unis, et même la famille de Staël a eu un mal fou à les obtenir : il aura fallu un an et demi de lettres, de coups de fil et de voyages. Les collectionneurs, souvent âgés, sont de plus en plus réticents à se séparer pendant cinq mois de leur de Staël.
Nicolas de Staël, "Paysage chromatique" (1954) ©Adagp
De Staël et la couleur. Ce sont de très beaux paysages que Nicolas de Staël peint d'abord au couteau, dans son atelier à Lagnes. Des camaïeux de bleus, les arbres, plaines, vallées, tout est bleu, avec des nuances infinies. Puis il s'installe à Ménerbes, dans la grande maison qu'il achète en novembre 1953, au sommet du village, avec une vue sublime sur la vallée. Il va peindre tout l'hiver 1953-1954.
Les toiles se répondent les unes aux autres. De Staël fait ricocher les couleurs, il arrive à créer une profondeur, une perspective avec la couleur pure. Il y a aussi de très beaux dessins à l'encre de Chine ou au feutre noir. L'exposition est à découvrir jusqu'au 23 septembre à Aix-en-Provence.