Coupe du monde : l'Assemblée nationale s'est accordé une parenthèse footballistique

Assemblée nationale, députés, match France-Belgique crédit : Thomas SAMSON / AFP - 1280
Malgré une cession parlementaire, les députés ont regardé le match France-Belgique © Thomas SAMSON / AFP
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avec AFP , modifié à
En plein débats sur la réforme institutionnelle, les députés se sont accordé une parenthèse dans les jardins de l'Assemblée pour suivre le match France-Belgique dont la victoire a valu des applaudissements dans l'hémicycle, mardi.

Des applaudissements ont brièvement retenti mardi soir dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, et le président François de Rugy (LREM) a glissé que "le cœur des députés a battu à l'unisson de celui des Français" pour les Bleus, qualifiés pour la finale de la Coupe du monde de football.

Un match suivi dans les jardins de l'Assemblée. Quelques instants avant le redémarrage des travaux vers 22h15, une fois achevée la parenthèse de la demi-finale suivie par un certain nombre de députés, collaborateurs et fonctionnaires dans les jardins de l'hôtel de Lassay, des applaudissements se sont fait entendre.

"J'ai pris les applaudissements que vous avez faits à l'instant plutôt comme des félicitations à l'équipe de France", victorieuse face à la Belgique (1-0), a glissé dans un sourire le président de l'Assemblée, revenu au "perchoir" présider la première séance nocturne de la révision de la Constitution.

"Le cœur des députés à l'unisson de celui des Français". Rappelant son leitmotiv selon lequel "le cœur de la démocratie bat à l'Assemblée", en présence du Premier ministre Édouard Philippe et de la ministre de la Justice Nicole Belloubet, François de Rugy a jugé que "le cœur des députés a battu à l'unisson de celui des Français" lors de la demi-finale.

Des débats repris en retard, selon une député LFI. Si elle a considéré que "beaucoup de personnes sur ces bancs sont heureux et contents de la sélection de l'équipe de France en finale", la députée Insoumise Caroline Fiat a critiqué la reprise des discussions retardée.

"Le match de foot est fini depuis une demi-heure, nous sommes arrivés à l'heure prévue pour la reprise parce que nous suivons les règles et que l'on parle de la Constitution, il serait de bon augure de nous expliquer pourquoi il n'y avait pas assez de personnes dans l'hémicycle et personne au perchoir pour continuer le débat", a-t-elle lancé. Le président de l'Assemblée a lâché : "Mme Fiat, je vous laisse chercher vous-même l'explication".

Une ambiance "un peu particulière dans l'hémicycle". Le débat a alors repris, avec l'intervention de fond de Sacha Houlié, chef de file des élus LREM sur toute la réforme institutionnelle. Ce fan de football avait tweeté "quel kif" après la victoire. "Autant le dire, ce soir, après #FranceBelgique, l'ambiance est quand même un peu particulière dans l'hémicycle !", a glissé sur le réseau social l'un des orateurs LR, Philippe Gosselin.

Un mauvais timing pour le débat sur la constitution ? L'un des porte-parole des députés communistes, Sébastien Jumel, qui a raconté être allé voir le match avec plusieurs de ses camarades dans "un troquet parisien", a lancé : "passé ce bonheur éphémère, je me suis demandé qu'est-ce qui peut justifier qu'en pleine torpeur de l'été, alors que les Français fêtent la victoire de leur équipe, nous examinions ce texte important, si ce n'est quelque chose à cacher".

Avant son intervention, le coprésident des députés UDI-Agir-Indépendants, Jean-Christophe Lagarde, s'est brièvement demandé si, "au moment ou notre pays vit cette joie, certes purement sportive, nous devions continuer à débattre de la Constitution", car "rien de ce que nous ferons ce soir ne sera entendu ici et nous n'entendrons pas ce qui se passe de l'autre côté".