SEPA : Attention, le système bancaire se simplifie

SEPA est une nouvelle norme bancaire européenne, qui entrera en vigueur vendredi.
SEPA est une nouvelle norme bancaire européenne, qui entrera en vigueur vendredi.
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avec Sandrine Prioul , modifié à
CONSO - La norme bancaire européenne unifiée entre en vigueur vendredi. Et fait planer une nouvelle menace pour les consommateurs.

Elle s'appelle SEPA, et pourrait bien faire grimper vos frais bancaires dès le premier août. Il s'agit d'une nouvelle norme bancaire européenne, qui entrera en vigueur vendredi. Son objectif : simplifier et accélérer les prélèvements et les virements bancaires dans 31 pays d'une Europe élargie. Problème, cela risque plutôt de devenir une opportunité pour certains établissements, qui pourraient en profiter pour vous facturer toutes sortes de services liés à cette nouvelle norme. Décryptage.

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SEPA, ça veut dire quoi ? SEPA signifie Single Euro Payments Area, où Espace unique de paiement en euros. Dans le détail, avec cette norme, tous les paiements, virements et prélèvements bancaires européens seront uniformisés. Ce qui doit rendre les transactions plus rapides, plus simples, et plus sûres (car les normes de sécurité aussi seront uniformisées). Le hic : la nouvelle norme enlève également un "mandat de prélèvement" aux banques. En clair, les banques ne seront plus tenues d'autoriser un prélèvement. Auparavant, un client qui souscrivait un abonnement, auprès d’un opérateur téléphonique par exemple, devait  signer une autorisation de prélèvement auprès de l'opérateur ET de sa banque. Désormais, la banque n'aura plus besoin de cette signature. 

Des fraudes en cascade. Avec ce nouveau système, la fraude est donc plus facile. Un opérateur ou un créancier malveillant peut plus facilement facturer, via le prélèvement bancaire, des frais supplémentaires sans que personne ne s'en aperçoive. La banque n'a plus à contrôler. Et le client peut passer à côté des frais supplémentaires, souvent cachées dans le relevé de compte sous un nom incompréhensible. Tout créancier devra certes disposer d’un identifiant obtenu auprès de la Banque de France. Mais celui-ci peut être détourné ou piraté. Au Royaume-Uni, le nouveau système a permis à la fraude de bondir de 30% en un an, selon le "Centre for economics and business research".

"A partir du 1er août, n'importe quel créancier, qui se prévaudra d'une autorisation de votre part, pourra prélever sur votre compte. Le changement, c'est que la banque ne pourra plus contrôler que votre autorisation est bien réelle", décrypte ainsi Cédric Musso, de l'UFC-Que choisir. "La banque devient totalement aveugle. Le consommateur pourra certes signaler la fraude auprès de sa banque. Mais encore faut-il qu'il ait connaissance de ce changement", renchérit-il.

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Cinq euros par-ci, huit euros par-là. Outre cette fraude, selon l'UFC Que choisir, 128 banques vont profiter de la mise en place de cette nouvelle norme pour vous facturer ci et là de nouveaux frais abusifs. Par exemple, 5,20 euros peuvent être facturé pour l'envoi d'un courrier d'information alors qu'il devrait être gratuit. Et de nombreux frais seront directement liés à la mise en place de la nouvelle norme : 8,50 euros vont être prélevés pour ce changement de mode de prélèvement, vous paierez aussi 14 euros  de nouvelles charges, notamment pour autoriser ou interdire certains prélèvements.