Produits premiers prix : des contrôles "sans suite"

Périco Légasse, critique gastronomique et journaliste
Périco Légasse, critique gastronomique et journaliste © DR
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Elodie HUCHARD
VOTRE CHOIX D’ACTU DU 29 MAI - Un rapport de la Cour des Comptes de février dévoilé par Le Télégramme évoque de la viande premier prix grise ou verte, des produits avec de la moisissure ou des excréments de souris.

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>>> Jeudi 29 mai, vous avez été 71% à faire "Votre choix d’actu"  sur le rapport alarmant de la Cour des Comptes. En effet, parmi des produits de premiers prix, de la viande verdâtre a été découverte, ainsi que des souris (vivantes ou mortes) au milieu des aliments destinés à être consommés. Si cette nouvelle peut choquer, Périco Légasse, critique gastronomique pour Marianne et journaliste reconnaît qu’"on le sait depuis toujours". En effet, selon lui, si "on a, en France, des normes et des règlementations formidables", on a "détruit les outils de contrôle". Il n’y a plus que 43 agents par exemple pour surveiller 110.000 restaurants.

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Produire toujours moins cher. L’une des explications de ce phénomène tient notamment à cette volonté de produire toujours moins cher. Périco Légasse évoque la pression de "l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution qui compriment les prix" qui encouragent les producteurs à utiliser tous les moyens pour baisser leurs prix. Les producteurs doivent donc "négliger la quantité mais aussi la qualité".

Un chantage à l’emploi. Plus étonnante, l’une des raisons de ce manque de contrôle serait le chantage des entrepreneurs. En effet, les contrôles sanitaires sont désormais sous la responsabilité du préfet. Périco Légasse évoque une "pression immédiate des chefs d’entreprise" sur ces derniers en cas de contrôle. "Si on est sanctionné, ce sera 40, 50, 100 emplois en moins", voilà l’un des arguments avancés par les industriels pour contourner les contrôles. Le journaliste déplore que ce chantage soit "systématique et marche".  Il va plus loin en affirmant que le gouvernement et le ministère de l’Agriculture ont "toutes les données" concernant ces pratiques, mais "entrent dans le jeu du patronat", ne souhaitant pas voir le nombre d’employés dans l’agroalimentaire baisser en ces temps de crise.

Le journaliste regrette enfin que les contrôles soient la plupart du temps "sans suite", ou suivis "d’amendes très faibles". Selon lui, "les procureurs n’osent pas instruire" ces affaires, et les rapports seraient, la plupart du temps, "passés à la poubelle" avant d’être remis.