On passe plus de 2h30 par semaine à faire nos courses

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Noémi Marois , modifié à
DANS LES RAYONS - On passe le même temps hebdomadaire dans les rayons depuis 40 ans mais nos habitudes ont changé.  

Faisons-nous nos courses comme il y a 40 ans ? L'Insee nous répond dans sa dernière étude qui compile quatre enquêtes effectuées depuis 1974. On y apprend que si le temps passé à faire nos courses est resté stable depuis 40 ans, les habitudes de consommation des Français et des Françaises ont évolué.

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Courses et tâches domestiques. Depuis 1974, le temps consacré aux courses est le même : 2 heures et 41 minutes par semaine, soit une moyenne de 23 minutes par jour. C'est, de manière stable, 11% du temps consacré aux tâches domestiques. 

Dans les rayons, les hommes rattrapent les femmes. Les sexes sont inégaux devant le chariot mais cela va en s'atténuant. La durée hebdomadaire passée dans les rayons alimentaires a diminué de 28 minutes chez les femmes pour augmenter de 21 minutes pour les hommes. 

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En voiture et de plus en plus loin. Alors que la marche à pied était pratiquée par 53% des Français pour leurs courses en 1974, la voiture a, sans surprise, pris le dessus depuis. En 2010, 65% de la durée totale consacrée aux trajets des courses se fait en auto. 

La voiture est devenue ainsi incontournable quand il s'agit de faire ses courses dans les grandes surfaces des périphéries des villes. Ces dernières concentraient les trois quarts des dépenses alimentaires en 2010.

Des plages horaires étalées. Le temps des courses, en 1974, avait tendance à se concentrer à certains moments de la semaine, par exemple, le samedi matin. Les Français, en 2010, n'avaient plus le même comportement. Ils fréquentent désormais les rayons alimentaires sur des plages horaires plus diverses. 

Les chalands fréquentent les commerces alimentaires durant la pause méridienne grâce aux services de restauration rapide qui ont fleuri. Ils profitent aussi des horaires de fermeture plus tardifs, liés évidemment au rallongement des journées de travail. 

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© DANIEL JANIN / AFP

Cet étalement ne signifie pas forcément qu'il en est fini des heures de pointe. Les samedis, les commerces alimentaires continuent à être les plus fréquentés entre 10 et 11 heures et entre 15 et 17 heures. 

Le samedi est aussi la journée où la durée des courses s'est le plus allongée. On y passait 68 minutes en 1974 contre 88 minutes en 2010.

Dis mois si tu aimes faire les courses, je te dirai qui tu es. Comparé à 1986, nous sommes plus nombreux en 2010 à trouver que les courses sont une corvée (20% contre 10%). Mais selon le profil des sondés, ce sentiment est changeant.  

Les courses sont jugées plus souvent comme un moment agréable par les retraités, les personnes célibataires, en couple sans enfant ou encore les sans emploi. Plus généralement, plus on vieilli et plus on trouve du plaisir à flâner dans les rayons à remplir son caddie, les courses apparaissant alors comme une "occasion de sortie" et un "facteur de sociabilité". 

Au contraire, les femmes mais aussi les parents sont proportionnellement plus nombreux à trouver que les courses sont une corvée.

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© PHILIPPE HUGUEN / AFP

Les courses sur internet ne percent pas. L'hyper-connexion trouve ses limites. L'étude de l'Insee révèle que les courses sur internet n'emballent pas les consommateurs, même si les plus jeunes s'y montrent plus favorables. En 2010, seuls 2% des répondants ont déclaré avoir effectué des achats alimentaires en ligne dans les trois derniers mois. Et sans surprise, ces internautes trouvent aussi que se rendre en magasin pour leurs courses n'est pas une activité agréable. 

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40.000 personnes interrogées. L'Insee pour obtenir ces résultats a compilé quatre enquêtes "Emploi du temps", effectuées en 1974 auprès de 7.000 personnes, puis en 1986, 1998 et 2010 auprès de 11.000 personnes à chaque fois. Le principe est simple : elles étaient invitées à remplir un carnet dans laquelle elles renseignaient toutes leurs activités, sur une journée, par tranche de 10 minutes. La population sondée était âgée de plus de 18 ans et vivait dans des communes de plus de 2.000 habitants, là où sont concentrés les trois quarts de la population française.

L'Insee a évidemment adapté son carnet aux évolutions de la société en introduisant par exemple en 2010, une partie "internet".

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