L’étiquetage nutritionnel fait peur aux industriels

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Alexis Toulon avec Eve Roger
L’idée d’un code couleur pour repérer d’un coup d’œil les produits les meilleurs pour la santé ne plaît pas à l’agroalimentaire.

Aider le consommateur à mieux choisir leurs produits en rendant l’étiquetage des aliments plus simple et plus compréhensible. C’est une proposition proposait par l’Inserm qui plaît beaucoup au ministère de la Santé, qui travaille sur un projet de loi sur la santé publique. Toutefois, cette idée provoque le courroux de l’Ania, le lobby de l’industrie agroalimentaire. Dans un courriel, il a appelé ses membres à s’opposer à un sondage sur le sujet, et veut peser de tout son poids pour éviter que cette mesure ne voie le jour.

Ce qui pourrait changer. L’Inserm a proposé dans un rapport à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, d’afficher plus clairement la valeur nutritionnelle des produits. Plutôt que d’avoir à lire l’étiquette dans le détail pour trouver les calories contenues dans un plat, un code couleur serait mis en place. Les étiquettes seraient donc équipées de cinq nouveaux logos colorés, allant du vert pour les plus bénéfiques, au rouge pour les moins équilibrés. Le gain pour le consommateur serait immédiat. Non pas pour savoir qu’un légume est meilleur nutritionnellement pour la santé que des frites. Mais pour comparer deux produits équivalents entre eux. Par exemple, deux pizzas au fromage ou deux paquets de chips.

Le sondage qui inquiète. La CLCV, une association de consommateurs a mis en ligne sur son site un sondage pour savoir si les gens sont intéressés par ces logos de couleurs. Or, la CLCV a intercepté un courriel de l’Ania qui demande à ses adhérents de répondre massivement non. Si le lobby reconnaît volontiers avoir envoyé cet e-mail, le professeur Serge Hercberg, l'auteur de cette proposition, trouve cette action du lobby inacceptable. "C’est vrai que c’est extrêmement choquant si l’Ania a donné des consignes pour biaiser les résultats de ce simple sondage. Ca montre qu’ils ont très peur et qu’ils veulent s’opposer à cette simple mesure qui est une forte volonté des consommateurs d’avoir une information simple, compréhensive, intuitive", explique le chercheur de l’Inserm au micro d’Europe 1.

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