Des banques un peu trop curieuses

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
L'association des usagers de banque dénonce des questionnaires trop indiscrets et inutiles.

L'association française des usagers de banque (Afub) a dénoncé jeudi l'existence de questionnaires trop indiscrets envoyés à leurs clients par le Crédit Agricole et la Caisse d'Epargne, et a appelé à boycotter ces formulaires, a indiqué Marie-Anne Jacquot, porte-parole de l'organisme.

"Ce questionnaire est abusif, et nous appelons les clients de ces établissements" à "dire non à cette inquisition", a déclaré Marie-Anne Jacquot. "Nous avons été saisis de nombreuses plaintes émanant de clients de la Caisse d'épargne et du Crédit Agricole au sujet de ces questionnaires, et nous leur conseillons de refuser de répondre", a-t-elle ajouté. L’Afub a également indiqué avoir saisi la Commission nationale de l'informatique et des libertés à ce sujet.

Les banques s’immiscent dans la vie privée

L'affaire a commencé l'an dernier avec l'envoi par ces banques de questionnaires à leurs clients, qui sont souvent de "vieux" clients, ayant ouvert des comptes depuis plus de 10 voire 20 ans, selon l'Afub.

Ces questionnaires demandent notamment des justificatifs de revenus, de pension, s'intéressent à la composition de la famille, autant d'éléments selon l'Afub qui sont totalement étrangers à la gestion de leurs comptes. Selon un exemplaire d'une lettre envoyée par le Crédit Agricole Normandie à l'un de ses clients en décembre 2009, la banque se réserve le droit de "reconsidérer sa relation" avec le client, s'il choisit de ne pas répondre au questionnaire.

Des enquêtes au nom de la lutte contre le terrorisme

Les banques invoquent pour leur défense qu'elles sont obligées, par la loi, d'envoyer de tels questionnaires. Et de citer un décret de septembre 2009 pris dans le cadre de lutte contre le blanchiment d'argent et les activités terroristes.

"On ne voit pas le rapport entre le nombre d'enfants des clients -une question posée dans les lettres des banques- et la lutte contre le terrorisme ou le blanchiment d'argent", ajoute encore l'Afub.