Le réalisateur Claude Chabrol est mort

© France 2
  • Copié
, modifié à
Le cinéaste de la Nouvelle vague est décédé dimanche à l'âge de 80 ans.

Le réalisateur du Beau Serge, de Violette Nozière, de La Cérémonie ou encore de Merci pour le chocolat est mort. Claude Chabrol est décédé dimanche matin à l'âge de 80 ans. Amateur de bonne chère, il était l'un des réalisateurs français les plus populaires, connu pour son humour noir et son goût de l'auto-dérision.

Ses obsèques se dérouleront jeudi 16 septembre au cimetière du Père Lachaise. La cérémonie sera précédée le même jour d'un hommage à la cinémathèque de Paris, dans une salle de 400 places, en présence de professionnels du cinéma. Devraient être présents des acteurs qui ont tourné dans ses films, ses collaborateurs, techniciens, et ses amis du monde du cinéma.

"Un immense cinéaste français"

Christophe Girard, adjoint du maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, qui a annoncé la nouvelle a salué "un immense cinéaste français, libre, impertinent, politique et prolixe". "Merci Claude Chabrol, merci pour le cinéma !", a-t-il ajouté.

Né le 24 juin 1930 à Paris, dans une famille de pharmaciens, il passe son adolescence dans la Creuse, pendant la Seconde Guerre mondiale, avant de s'inscrire aux facultés de lettres et de droit de Paris. Licencié ès lettres, il participe en tant que critique de cinéma au lancement de la Nouvelle Vague en écrivant dans les Cahiers du cinéma de 1952 à 1957, aux côtés de François Truffaut et Jacques Rivette.

Un boulimique de la pellicule

C'est grâce à l'héritage de sa première femme qu'il a l'argent nécessaire pour se lancer dans le cinéma en 1958. "Sa grand-mère avait eu la bonne idée de mourir pendant que j'écrivais le scénario", disait-il. Le beau Serge l'avait immédiatement révélé au public.

En 1995, il évoque les petits pouvoir des notables de province sur le plateau du journal télévisé de Soir 3. Thème qui lui était cher.

Ce boulimique de la pellicule va alors considérer le cinéma comme un "hobby", tournant film sur film à la cadence moyenne d'un par an. En tout, Claude Chabrol laisse environ 60 films pour le cinéma et une vingtaine pour la télévision. Son œuvre avait été couronnée par le Prix René Clair de l'Académie française en 2005 et le Grand prix 2010 des auteurs et compositeurs dramatiques.

Derrière une apparente bonhomie, Claude Chabrol cachait un certain plaisir à montrer la cruauté. "A partir d'une certaine monstruosité, les gens préfèrent ne pas penser que c'est possible, c'est là que mon travail commence", déclarait-il sans se départir d'un sourire malicieux. Il s'était imposé comme une sorte de moraliste capable de transformer un simple fait divers en un conte féroce où se révélaient les aspects les plus sombres des hommes. "J'utilise le cadavre comme d'autres utilisent le gag", ajoutait celui qui a dressé un portrait particulièrement corrosif de la France des années 70.