Le prochain Astérix privé de sortie ?

Selon les producteurs, Astérix "peut faire face" mais ils sont inquiets quant à l'avenir des autres films concernés par la liquidation du groupe "Quinta".
Selon les producteurs, Astérix "peut faire face" mais ils sont inquiets quant à l'avenir des autres films concernés par la liquidation du groupe "Quinta". © DR
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avec AFP , modifié à
La fermeture imminente de sociétés de post-production met en péril 36 longs-métrages.

Astérix, au Service de sa Majesté, La Vérité si je mens 3 ou encore Infidèle, le prochain Dujardin. Au total, 36 longs métrages sont incertains de voir le jour sur grand écran.  En cause, la fermeture imminente de sociétés de post-production, habituellement chargées de mettre la touche finale aux films, côté technique. Inquiète, la Fédération des industries du cinéma (Ficam) en a appelé lundi au "soutien" de Nicolas Sarkozy en personne.

300 millions d’euros en jeu

Dans une lettre à "Monsieur le Président de la République", le président de la Ficam, Thierry de Segonzac, a pointé "la gravité et l'urgence" d'une situation susceptible d'entraîner des "conséquences économiques et culturelles irréversibles". Sur les 36 films concernés, certains sont "en grave péril", a-t-il prévenu.

"Les procédures collectives (redressement et liquidation judiciaires) dont font l'objet le Groupe Quinta et ses différentes filiales (...)  provoqueront des dommages collatéraux considérables", s’est par ailleurs inquiété Thierry de Segonzac.

D’après ce dernier, si les différents sous-traitants et partenaires économiques des sociétés concernées viennent récupérer leur matériel et recouvrer leurs créances, les images actuellement stockées dans les disques durs de ces sociétés seront définitivement perdues.  En jeu : 300 millions d'euros d'investissements de production, soit 25% de l'investissement annuel du  cinéma français, a chiffré le professionnel.

Le temps presse

Face à la gravité de la situation, Thierry de Segonzac  a précisé que "l'ensemble des industries techniques nationales se sont mobilisées" et proposé la "mise en place d'un dispositif de sauvetage immédiat". Cette aide implique la "sauvegarde des éléments et de la poursuite et finitions des productions en cours", a-t-il indiqué.

La Ficam souhaite gagner du temps pour que les producteurs des films concernés puissent désigner d'autres prestataires pour continuer le travail. Le groupe Quinta Industries a été placé jeudi en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Nanterre. Cette décision signifie une fermeture des laboratoires techniques impliqués dans le courant de cette semaine.

La semaine dernière, la sortie en salles du film de Martin Scorsese Hugo Cabret avait failli être annulée.

"Face à ce péril, continue-t-il, l'ensemble des industries techniques nationales se sont mobilisées et proposent la mise en place d'un dispositif de sauvetage immédiat, organisé autour d'un processus de sauvegarde des éléments et de la poursuite et finitions des productions en cours".

Astérix peut faire face

Les producteurs du film Astérix et Obélix, au service de sa majesté ont réagi au cri d'alarme lancé par les industriels du cinéma. Marc Missonnier et Olivier Delbosc ont assuré qu'ils peuvent faire face, en dépit des difficultés liées à la liquidation de la société Duboi, chargée de la post-production.

"En aucune manière, le film en question n'est en grave péril. Nous devons faire face à des difficultés techniques importantes liées à l'arrêt du travail dans les différentes sociétés du groupe Quinta. Mais nous avons les moyens d'y faire face", écrivent-ils dans un communiqué. "Nous examinons à l'heure actuelle les différentes solutions qui s'offrent à nous, dont la reprise de l'ensemble des effets spéciaux par des sociétés tierces.", ajoute-t-il. Mais une reprise qui va évidemment occasion des "surcoûts importants".