La romance londonienne de Woody Allen

© Warner Bros. France
  • Copié
Aurélie Frex , modifié à
Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu explore des thèmes chers au cinéaste.

"Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu" : telle est la promesse qu’une voyante, prénommée Cristal, fait à Alfie, un homme paniqué à l’idée qu’il ne lui reste plus que quelques années à vivre. C’est Anthony Hopkins que Woody Allen met en scène en homme cédant à l’appel du démon de midi, dans une vie londonienne romancée, servie par un casting de rêve.

La morale de l’histoire est simple : étant donné que la vie finit mal pour tout le monde, autant entretenir l’illusion qu’on vit bien. Ce film au titre improbable - You will meet a tall dark stranger, en anglais - est placé sous les auspices de cet adage signé Shakespeare, cité en voix off : "la vie est un récit conté par un idiot, plein de bruit et de fureur et qui ne signifie rien".

Objectif, changer de vie

Dans cette histoire, tous les protagonistes rêvent d’une vie meilleure, au rythme des prédictions de Cristal, la voyante. Helena, interprétée par Gemma Jones, est la première femme d’Alfie. Elle aspire à changer de vie, alors que sa fille Sally (Naomi Watts), veut avoir un enfant, ouvrir sa propre galerie d’art, et, pour couronner le tout, coucher avec son patron (Antonio Banderas). Mais Sally est mariée à Roy, joué par Josh Brolin, qui désespère de faire publier son second roman, et cherche à conquérir sa magnifique voisine, Dia, interprétée par Freida Pinto.

L’existence de tous ces personnages est rythmée par les prédictions de Cristal, la voyante. De son côté, Roy, parvient finalement à se faire publier, mais d'une façon qui va se retourner contre lui. Il a en effet volé le roman non publié d’un autre écrivain, plus talentueux que lui, et donné pour mort dans un accident de voiture. Oui mais voilà, Strangler, n’est pas vraiment mort…

"Je suis contre la mort"

Woody Allen signe un film proche d’une pièce de théâtre, à la fois comique et grinçant. Cet "inconnu élancé, vêtu de noir, que nous sommes tous destinés à rencontrer", c’est la mort bien sûr. Et Woody Allen, lors de la présentation du film au Festival de Cannes en mai dernier l’avait assuré : "Je suis contre la mort". Le cinéma de Woody Allen serait donc un bon moyen de se guérir de ses obsessions.

Avec ce film, le réalisateur de Annie Hall, Tout le monde dit I love you ou Anything else plante pour la quatrième fois le décor de son film à Londres. La prochaine fois, l’intrigue se passera à Paris. Woody Allen l’annonce d’ailleurs dans un clin d’œil à la France à la fin du film.

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu, un film Europe 1