La Cléopâtre aux yeux violets nous a quittés

© MAXPPP
  • Copié
Aurélie Frex , modifié à
Elizabeth Taylor est morte. Une vie marquée par des rôles légendaires et des amours passionnées.

Avec la mort d’Elizabeth Taylor, c’est une page du cinéma qui se tourne. L’actrice légendaire, d’Ivanhoé à Cléopâtre, était aussi célèbre pour sa carrière irréprochable que pour sa vie privée pétrie de drames et de passions.

Depuis quelque temps, souffrant d’insuffisance cardiaque, elle ne se déplaçait plus qu’en fauteuil roulant et communiquait principalement via son compte Twitter.

Une carrière fulgurante

Au cinéma, Elizabeth Taylor a débuté vite et fort. Enfant prodige, la petite brune née à Londres, en 1932, fille d'un marchand d'art et d'une actrice, a débuté à l'âge de 10 ans avec Fidèle Lassie.

Grâce à ce rôle, l’Amérique tombe littéralement amoureuse de la jeune fille, qui enchaîne les rôles dans Jane Eyre, Le Père de la mariée, ou encore Allons donc, papas ! Elle avait confié avoir vécu une enfance difficile, "volée" par les studios.

A partir de 1956, année où elle partage l’affiche de Géant avec Rock Hudson et James Dean, elle entame une décennie de chefs-d’œuvre. Elle devient l'inoubliable Maggie dans La chatte sur un toit brûlant, en 1958, aux côtés de Paul Newman, et retrouve un an plus tard Tennessee Williams avec Soudain l'été dernier, de Joseph L. Mankiewicz. Elle est alors l'une des actrices les mieux payées d'Hollywood, et obtient même un Oscar en 1960, pour La Vénus au vison.

En 1963, Cléopâtre marque un nouveau tournant dans sa carrière. Le film de Mankiewicz, pour lequel elle a touché la somme alors faramineuse d'un million de dollars, sera l'un des "bides" les plus retentissants de l'histoire du 7e art. Mais c'est pendant le tournage qu'un certain Richard Burton lui glisse, l'air de rien: "Vous a-t-on déjà dit que vous étiez une très jolie fille ?".

Avec lui, elle forme l’un des couples les plus légendaires d’Hollywood. Leur duo est particulièrement prolifique à l’écran, de Qui a peur de Virginia Woolf, en 1966, qui lui vaut un deuxième Oscar, à La mégère apprivoisée, de Franco Zeffirelli en 1967.

Des amours passionnées

La vie privée d’Elizabeth Taylor a défrayé la chronique. Elle avouait "adorer ne pas être Elizabeth Taylor mais la femme de Richard", en parlant de l’acteur gallois Richard Burton, qu’elle a épousé deux fois, en 1964 et en 1975.

Mais au-delà de ce couple mythique à la vie et à l’écran, Elizabeth Taylor a eu sept maris, et laisse d’ailleurs quatre enfants, dix petits-enfants et quatre arrières petits-enfants.

Des amours passionnés et souvent tragiques. Son troisième mari, Mike Todd, meurt de façon accidentelle en 1958. C’est alors que l’actrice, mère de trois enfants, sombre dans la dépression. Elle tombe ensuite dans les bras du crooner Eddie Fisher. "Je suis quelqu'un qui a besoin d'être mariée, probablement parce que j'ai un fort sentiment d'insécurité", confie-t-elle dans une interview.

A la veille de ses huitièmes noces, le 6 octobre 1991, avec Larry Fortensky, un ouvrier en bâtiment de vingt ans son cadet, Liz se déclare même "faite pour le mariage".

La tourmente des années 70

Elle joue dans un dernier chef-d’œuvre, Reflets dans un oeil d'or de John Huston, avec Marlon Brando, puis entre dans la tourmente des années 70, qui sera fatale à sa carrière. Celle qui était considérée comme l'une des plus belles femmes du monde enchaîne les régimes et abuse des tranquillisants et de l'alcool. Elle fera plusieurs cures de désintoxication.

Une femme fidèle et engagée

Très affectée par la mort de l'acteur Rock Hudson en 1985, la star avait créé, la même année, l’Amfar, fondation américaine pour la recherche sur le sida.

Un combat qui révèle sa fidélité en amitié. Ainsi, son attachement à Michael Jackson, mort en 2009, était sans bornes. "Je ne peux pas imaginer vivre sans lui. Mais j’espère que Dieu va m’aider à apprendre", avait-elle ainsi écrit à la mort du Roi de la pop.

Ces relations fortes, Elizabeth Taylor les a décrites dans son livre-confession Elizabeth dit tout, sorti en 1988.