Danièle Thompson répond au "vomi" d'un critique

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S.A. , modifié à
La réalisatrice publie une tribune pour défendre son dernier film Des gens qui s'embrassent

"Ça ne se fait pas de répondre à un critique, je le sais. Depuis quarante ans que je travaille dans le cinéma, je n'ai jamais imaginé le faire une seule fois". Mais la réalisatrice Danièle Thompson a décidé de déroger à la règle en publiant cette semaine une tribune dans le magazine Le Film français relayée par le site de L'Express. Elle y adresse une réponse cinglante au journaliste Eric Libiot de l'hebdomadaire à propos de son dernier film, Des gens qui s'embrassent, dont Europe 1 est partenaire.

 

Dans L'Express daté du 10 avril, le critique se livre à une attaque en règle contre le film, utilisant le pronom "ça" pour le désigner. Il le qualifie de "plus mauvais film de l'année" qui a coûté "beaucoup, même trop". Pour Danièle Thompson, cet article "n'est pas une critique ou si peu. (…) Votre article n'est qu'une gerbe de vomi dont les retombées éclaboussent toute l'équipe que vous affirmez vautrée dans la soie".

"Nous n'avons volé cet argent à personne" . Répliquant aux critiques d'Eric Libiot sur le prix de son film, la réalisatrice interroge : "Croyez-vous vraiment que mon équipe et moi-même avons passé nos nuits à claquer l'argent de la production dans les boites de Saint-Tropez? Croyez-vous que l'atmosphère d'opulence que je tente de tourner en dérision dans mon film est celle qui règne sur mon plateau ?". Et d'ajouter : "Je voudrais aussi rassurer vos lecteurs: ils n'ont pas financé cette entreprise, nous n'avons volé cet argent à personne. "

"Une remise en question permanente". "Lorsque vous évoquez mon mépris du public, je vois rouge et je propose à la défense la liste des films auxquels j'ai participé comme pièce à conviction", poursuit Danièle Thompson. "Savez-vous seulement combien nos cœurs battent le mercredi, jour de sortie de nos films : la crainte de s'être trompé, de ne plus être aimé par ce public qui nous a tant donné et auquel, justement, je pense à chaque minute de mon travail. Je serais triste de les décevoir. Quant à la haine, je ne pense pas qu'il la partage avec vous." 

Pour chaque auteur ou metteur en scène, le succès ou l'échec d'un film est une " remise en question permanente", ajoute la réalisatrice, avant de conclure : "Puissions-nous garder jusqu'au bout, et malgré votre malveillance, la part d'enfance qui nous laisse encore désarmés, non face à la critique mais face au mépris et à la volonté de nuire." 

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