Ces auteurs qui sortent de leur bulle

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Aurélie Frex , modifié à
Les auteurs de bandes dessinées passent de plus en plus facilement du 9e au 7e Art.

Gainsbourg, vie héroïque et Les Beaux gosses sont deux succès récents au box-office français, qui ont pour point commun d’avoir été écrits et réalisés par des auteurs de bande dessinée. Si certaines adaptations de BD cultes, comme Iznogoud ou Michel Vaillant ont été boudées par la critique, d’autres ont remporté tous les suffrages.

Ils adaptent eux-mêmes leur BD au cinéma

L’adaptation réussie de l’année 2009 est incontestablement Les Beaux gosses. Riad Sattouf, auteur et réalisateur, a attiré près d’1 million de spectateurs, et obtenu trois nominations aux César, grâce à ce long-métrage inspiré de la BD Retour au collège. Il s’agit d’une des rares adaptations de bande dessinée en film par l’auteur lui-même.

Le film d’animation reste l’adaptation la plus courante d’une bande dessinée. Le genre a bien évolué depuis les premiers dessins animés tirés des albums de Tintin ou d’Astérix. Le meilleur exemple est le film Persepolis, adapté de la bande dessinée éponyme en 2005, par Marjane Statrapi et Vincent Paronnaud. Le film a obtenu le Prix du jury du Festival de Cannes en 2007 et le César du meilleur premier film en 2008. Marjane Satrapi a depuis attrapé le virus du 7e Art, puisqu’elle travaille actuellement à la réalisation de son premier long-métrage, mettant en scène des acteurs en chair et en os.

Il passe du 9e au 7e Art sans adapter une BD

Avec Gainsbourg, vie héroïque, Joann Sfar s’est essayé à un tout autre exercice. Ce prolifique auteur de BD (Donjon, le Chat du rabbin), n’a pas choisi d’adapter un de ses albums, mais plutôt de s’attaquer à la réalisation d’un long-métrage de cinéma. Un film qui a réalisé un bon score dès sa sortie en salles le 20 janvier. Toujours amoureux de la BD, Sfar a déjà annoncé qu’il adapterait sur grand écran Le Chat du rabbin, sous forme de film d’animation.

Des réalisateurs adaptent avec succès les BD des autres

Lucky Luke, bande dessinée créée par le belge Morris, décédé en 2001, a été portée à l’écran cette année par James Huth avec pour acteurs principaux Jean Dujardin, Mickael Youn et Alexandra Lamy. Le long-métrage n’a pas obtenu les faveurs de la critique, mais a été vu par 2 millions de spectateurs depuis sa sortie en octobre dernier. Même principe pour Largo Winch (2008), gros succès avec 1,8 million d’entrées, qui a été réalisé par Jérôme Salle, alors que le personnage a été créé par Jean Van Hamme.

En France, le plus gros carton au cinéma d’une adaptation de bande dessinée reste Astérix et Obélix, mission Cléôpatre, qui a rassemblé 14,2 millions de spectateurs en salles. La plus attendue est sans conteste celle de Tintin, prévue pour 2011, et dontle premier volet sera réalisé par Steven Spielberg.

200.000 visiteurs sont attendus au Festival international de la BD d’Angoulême (FIBD), qui ouvre ses portes jeudi. Sempé, Zep, mais aussi Enki Bilal, qui a notamment réalisé le long-métrage Immortel en 2004, font partie des invités vedettes.