Le tournant historique de PSA Peugeot-Citroën

L'accord PSA-Dongfeng devrait être entériné mardi par le conseil de surveillance de l'entreprise.
L'accord PSA-Dongfeng devrait être entériné mardi par le conseil de surveillance de l'entreprise. © Maxppp
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Damien Brunon et Martial You , modifié à
AUTOMOBILE - Le constructeur doit entériner son accord avec le Chinois Dongfeng et l’Etat français, et introniser un nouveau dirigeant.

L’INFO. En deux jours, c’est une nouvelle page de l’histoire de PSA qui va s’écrire : pour la première fois depuis 200 ans, les Peugeot ne seront plus les seuls au pouvoir. Mercredi, la holding familiale partagera sa place d’actionnaire majoritaire à part égale avec l’Etat français et le constructeur chinois Dongfeng.

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Un accord de partenariat acté mardi... Première étape du marathon pour le constructeur : le conseil de surveillance de l’entreprise se retrouve mardi pour signer l’accord qui régira le fonctionnement de l’entreprise à l’avenir. Les actionnaires majoritaires seront désormais au nombre de trois : PSA, le constructeur chinois Dongfeng et l’Etat français auront désormais 14% des parts dans l’entreprise.

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... et qui sera vite mis à l'épreuve. Principale conséquence de cet accord : les actionnaires auront également le même nombre de représentants au conseil de surveillance, l’instance qui dirige la stratégie de l’entreprise. Or, il est assez simple d’imaginer que les intérêts de la famille Peugeot, de l’Etat français et du numéro 2 de la construction automobile chinois seront sûrement divergents. Le fonctionnement à trois têtes pourrait donc être mis à l’épreuve rapidement.

Derrière l’entrée au capital de l’entreprise et l’investissement de trois milliards d’euros, il y a deux objectifs visés à court terme : se développer en Asie, mais aussi financer une nouvelle usine à la périphérie de l’Europe, en Turquie, au Maghreb ou dans les pays de l’Est. Le Chinois voudra sans doute installer des usines sur son territoire pour inonder les marchés émergents, le tout loin des bases historiques du groupe. L’Etat français, de son côté, voudra conserver les emplois en France.

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Qui pour servir d'arbitre ? Beaucoup de noms ont circulé pour prendre la présidence du conseil de surveillance de l’entreprise. C’est Louis Gallois, le commissaire général à l’investissement, qui semble être le mieux parti. D’après plusieurs sources, il aurait les bonnes grâces de l’Etat français. Patron classé à gauche et doté de l’expérience de la présidence d’EADS, il aurait le profil adéquat pour négocier les désaccords tout en gardant une oreille à l’Elysée.

Sa désignation à la tête du conseil de surveillance n’est néanmoins pas encore entérinée. Le Journal du Dimanche évoquait récemment le fait que Louis Gallois “serait sorti du rang des pressentis”. Jean-Louis Beffa, l’ancien patron de Saint-Gobain, Patricia Barbizet, la directrice générale de Artémis ou encore Gérard Hauser, l’ancien président de Nexans, ont également été évoqués. Une chose semble sûre : Thierry Peugeot, fervent défenseur de l’indépendance du groupe et actuel président du conseil, devrait quitter ses fonctions.

Et un nouveau boss ! Tous les détails des nouvelles directions stratégiques et opérationnelles seront dévoilés mercredi lors de l’annonce des résultats 2013 de l’entreprise. C’est à cette occasion que Carlos Tavarès, le futur patron opérationnel de l’entreprise, devrait prendre la place de Phillipe Varin. Alors que les chiffres devraient être mauvais, la présence du nouveau n°1 devrait l’installer un peu plus clairement dans le rôle de l’homme providentiel, lui, l’ex-n°2 mal aimé de Renault.

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