Mistral : la France a-t-elle eu raison de suspendre la livraison à la Russie ?

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www.boursier.com , modifié à
Les réactions sont très divisées, après l'annonce de la présidence de la République.

Les coups durs se succèdent pour les chantiers navals STX de Saint-Nazaire. Après la suspension de la commande de Brittany Ferries, l'Elysée a indiqué mercredi soir qu'il renonçait pour l'instant à livrer un premier porte-hélicoptères Mistral à la Russie en raison des "actions" de Moscou en Ukraine. "Les conditions pour que la France autorise la livraison du premier BPC ne sont pas aujourd'hui réunies", écrit la présidence de la République dans un communiqué. Réactions divisées Les réactions ne se sont pas faites attendre suite à cette décision de l'Elysée. "Elle est très grave (...) pour la réputation de la France, la valeur de sa parole dans les échanges commerciaux (...) elle va avoir un co�"t faramineux pour l'emploi", a déploré la présidente du Front National, Marine Le Pen sur RTL. "Les sanctions ne feront qu'accroître le nationalisme russe, le soutien de sa population (...) �?a veut dire que nous ne tenons pas parole, que les futurs clients de la France n'auront pas confiance", a renchéri le député UMP des Yvelines, Henri Guaino sur France Inter. Un argument également avancé par le leader de Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan. A l'inverse, l'ancien ministre de la Défense, Hervé Morin a salué la décision "qu'il appelait de ses voeux depuis longtemps". "Il aurait été incroyable de livrer un bâtiment de guerre à un pays qui ne respecte pas le droit international", a-t-il fait valoir sur LCI. Dans un communiqué, le groupe Europe écologie les Verts a également salué la suspension de la livraison. Un millier d'emplois Rappelons que la France a conclu un contrat en 2011 avec la Russie qui prévoyait la livraison de quatre porte-hélicoptères de type Mistral, ou bâtiments de projection et de commandement, avec une option pour deux d'entre eux. Jusqu'ici, François Hollande avait indiqué que le premier porte-hélicoptères serait livré comme prévu cette année, mais avait prévenu que la suite du contrat serait honorée en fonction de l'attitude qu'adopterait Moscou dans le conflit ukrainien. Il s'agit donc d'un revirement de situation et d'un coup dur pour les salariés des chantiers, la commande initiale représentant 1,2 milliard d'euros et un millier d'emplois.