La "Silver Economie" promet de créer des milliers d'emplois

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En 2035, une personne sur trois aura plus de 60 ans en France...

En 2035, une personne sur trois aura plus de 60 ans en France... Et ces "seniors" représentent déjà une part importante du pouvoir d'achat, puisque d'après le Credoc, 54% de la consommation sera assurée par les plus de 55 ans dès l'année prochaine. Une "économie du vieillissement", qui pourrait générer la création de milliers d'emplois dans les années à venir. Le gouvernement a donc décidé l'année dernière de lancer la filière industrielle "Silver Economie", avec l'ambition de regrouper et d'aider toutes les entreprises au services de personnes âgées. Pour mieux comprendre les besoins des entrepreneurs, la Silver Valley, un pôle industriel et scientifique réunissant actuellement une centaine de sociétés, a lancé une étude pour mieux comprendre les besoins des start-ups de cette filière. Au total, 54% d'entre elles ont été auditées dans 12 régions, 91% d'entre elles ayant été créées il y a moins de 5 ans. Des entrepreneurs expérimentés De quoi dresser un portrait robot des entreprises qui ont choisi de s'adresser aux personnes âgées. Sans surprise, la majorité d'entre elles (52%) propose des produits et des services, essentiellement dans le secteur de la santé (39%), du numérique (35%), ou de la communication (30%). "Contrairement aux idées reçues, les entrepreneurs ont plutôt un profil expérimenté. Il s'agit souvent de quadragénaires chevronnés, qui ont déjà monté une entreprise (à 44%)", explique Benjamin Zimmer, le directeur de Silver Valley. "Beaucoup ont une formation initiale scientifique, et c'est une expérience personnelle malheureuse, avec un parent malade notamment, qui les a menés à s'intéresser à l'économie du vieillissement", poursuit-il. Côté financement, les fonds initiaux utilisés lors des augmentations de capital s'élèvent à 150.000 euros en moyenne. "Quand on les interroge, 46% de ces start-ups nous indiquent avoir des besoins de financement pour la partie développement commercial", explique Benjamin Zimmer, contre 26% pour l'amorçage de leur projet. "Cet argent servirait surtout à financer le marketing et la force de vente, car avoir une bonne idée ne suffit pas", selon lui. Davantage d'accompagnement Les principales difficultés perçues par les entrepreneurs sont par ailleurs des problèmes d'information sur les dispositifs existants, à 52%, devant l'absence d'interlocuteur adéquat (44%), et des problèmes de délais de réponse (43%) ou d'éligibilité de l'entreprise aux dispositifs d'aide (43% également). Quelles sont les solutions ? "L'étude nous montre que les sondés attendent davantage d'accompagnement. C'est aussi important à leurs yeux que l'argent. Par ailleurs, ils réclament plus de visibilité sur les véhicules financiers existants". Pour répondre à ces demandes, la Silver Valley rappelle qu'elle inaugurera cet été sa "vitrine", avec une plateforme de 4.200 m2 à Ivry, sur laquelle s'installera une pépinière d'entreprises. Autre objectif : proposer de nouvelles formations, et mettre en avant la Bourse Charles Foix, qui récompense depuis 10 ans des projets qui peuvent améliorer la qualité de vie des personnes âgées, avec à la clef une aide financière de 15.000 euros. Mais une fois le projet lancé, les entreprises peinent parfois à rester en France. "Certains lauréats de la Bourse ont trouvé des financements, mais en Suisse", admet Benjamin Zimmer. "D'autres se font 'draguer' par des investisseurs pour aller sur Londres, mais de façon épisodique. Monter une start-up en France, ça reste plus compliqué, mais la 'Silver Economie' est beaucoup plus structurée ici que chez certains de nos voisins", d'après lui.