Hermès poursuit sa bataille judiciaire contre LVMH

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Le groupe de luxe familial aurait ainsi assigné son rival et actionnaire indésirable devant le tribunal de commerce de Paris

La bataille d'Hermès se poursuit contre LVMH ! Le groupe de luxe familial aurait ainsi assigné son rival et actionnaire indésirable devant le tribunal de commerce de Paris, selon des sources citées par le quotidien 'Les Echos'. A travers cette action en justice, Hermès cherche à faire annuler les contrats financiers, les "equity swaps", grâce auxquels LVMH, no1 mondial du luxe, est monté jusqu'à 22,6% dans le capital d'Hermès. Le sellier veut forcer LVMH à revendre ces titres aux trois banques impliquées, la Société Générale, Natixis et Crédit Agricole. Dans le texte de l'assignation, que s'est procuré le quotidien, Hermès dénonce ainsi la "fraude la plus importante de l'histoire du marché boursier français", et affirme que LVMH a eu, dès la conclusion des "equity swaps" au printemps 2008, l'intention frauduleuse d'acquérir les actions Hermès... Assignation "sans fondement" Rappelons que ces instruments, qui prévoyaient à l'origine un dénouement en numéraire, ont finalement donné lieu à une livraison d'actions Hermès... En octobre 2010, LVMH avait ainsi surpris les marchés en annonçant détenir 17% du capital d'Hermès, sans avoir eu à faire état précédemment de franchissements de seuils. La part du géant du luxe a ensuite été portée 22,6% du capital d'Hermès, contre la volonté de la famille qui contrôle le groupe. L'entourage de LVMH, interrogé par le quotidien économique, a réagi en estimant que cette nouvelle assignation était "sans fondement" et qu'elle entretenait "la stratégie de dénigrement organisée par Hermès". Nie toute préméditation Cette nouvelle action en justice est la dernière d'une longue série du bras de fer entre les deux groupes... Parmi les épisodes les plus marquants, Hermès a déposé en septembre 2012 une plainte au pénal, avec constitution de partie civile, pour délit d'initié et manipulation de cours. A la suite de cette plainte, une information judiciaire a été ouverte en février, confiée aux juges d'instruction Charlotte Bilger et Renaud van Ruymbeke. L'AMF, le gendarme de la Bourse de Paris, est également chargé de l'affaire depuis novembre 2010. Le 31 mai dernier, le collège de l'AMF a requis une sanction de 10 millions d'euros contre LVMH (le maximum prévu par ses statuts), pour dissimulation comptable et défaut d'information du marché. La Commission des sanctions de l'AMF devrait rendre sa décision d'ici fin juillet. Toutefois, de son côté, LVMH continue de nier toute préméditation, et a déposé une demande en nullité de la procédure de l'AMF. Début juin, le groupe de Bernard Arnault a également annoncé avoir porté plainte au pénal, contre Hermès, avec constitution de partie civile, après des propos jugés diffamatoires du gérant d'Hermès...