Economie : Arnaud Montebourg "ignore" s'il sera encore ministre demain

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www.boursier.com , modifié à
Le ministre de l'Economie a critiqué la politique économique de François Hollande. Il estime cependant avoir seulement ouvert le débat, sans remettre en cause la solidarité gouvernementale.

Le ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg a réitéré ses critiques sur les choix budgétaires du gouvernement ce lundi matin, et ce, malgré les mises en garde de l'entourage du Premier ministre, Manuel Valls. "Il n'y a pas de colère, il y a un débat mondial (...) une croissance zéro c'est inquiétant", a-t-il déclaré ce matin sur Europe 1. "Il y a un risque déflationniste (...) Même la directrice du FMI, Christine Lagarde - directrice du FMI, ndlr - qui n'est pas de gauche appelle à changer de politique", a ajouté Arnaud Montebourg. "Pas d'infraction à la solidarité" Accusé d'affaiblir la solidarité gouvernementale, le ministre de l'Economie dit ne pas partager cette analyse. "Ce n'est pas un débat d'autorité mais d'orientation (...) Il n'y a pas d'infraction à la solidarité du gouvernement, tant qu'il n'y a pas de décision", a-t-il martelé, ajoutant : "On ne peut pas réprimander un ministre qui participe à la discussion. "J'ai seulement proposé et sollicité le gouvernement. Je l'ai fait dans la collégialité et j'en ai fait part en public", a-t-il précisé. Arnaud Montebourg "ignore" toutefois s'il sera "ministre demain". "Marche forcée des déficits" "Aujourd'hui, la réduction à marche forcée des déficits est une aberration économique, car elle aggrave le chômage, une absurdité financière, car elle rend impossible le rétablissement des comptes publics", avait déjà estimé Arnaud Montebourg ce week-end, dans un entretien accordé au journal 'Le Monde'. Un discours également soutenu par le ministre de l'Education, Benoît Hamon. "La menace de la déflation, un rapport de forces qui nous est désormais favorable au niveau européen et la pression qui est celle aujourd'hui de l'extrême-droite justifient une politique économique au niveau européen et national qui complète les choix politiques qui ont été faits jusqu'ici pour soutenir la compétitivité des entreprises par des choix économiques pour soutenir le pouvoir d'achat des familles", a-t-il déclaré dimanche, à l'occasion de la fête de la Rose à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire). Mais pour l'entourage du Premier ministre interrogé par Reuters, "la ligne jaune a été franchie". Ce dernier aurait "décidé d'agir"...