Déficit : le retour à 3% du PIB repoussé à... 2017 ?

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La France demanderait un nouveau report de deux ans à Bruxelles, selon le quotidien 'Les Echos'.

La France pourrait reporter son objectif de réduction de déficit public de deux ans, de 2015 à 2017, selon des informations publiées ce matin dans 'Les Echos'. Le quotidien économique affirme que le gouvernement (qui met la dernière main au projet de budget 2015 et à la loi de programmation des finances publiques 2015-2017), compte invoquer des "circonstances exceptionnelles" liées à une maigre croissance et à une faible inflation pour faire accepter à la Commission européenne ce nouveau report de ses objectifs. Paris espère un soutien de la BCE Ces dernières semaines, le retour à un déficit à 3% du PIB pour 2015 paraissait déjà hors de portée... Désormais, il ne serait plus visé en 2016 mais en 2017, à la fin du mandat de François Hollande ! Les experts anticiperaient un déficit de 4,2% à 4,3% en 2014 (après 4,2% en 2013), puis un chiffre encore supérieur à 3,5% en 2015, avant un retour à 3% à l'horizon de la fin 2017. Rappelons que la France avait déjà obtenu en 2013 un délai de deux ans pour revenir dans les clous du Pacte européen. "Tout va dépendre de l'action de la BCE et des perspectives d'inflation et de croissance (...) Si les prix n'augmentent pas, revenir à un déficit de 3% en 2016 n'est vraiment pas gagné", commente une source française citée par le quotidien économique. Dans sa bataille, Paris espère aussi obtenir un soutien de la BCE, qui se réunit aujourd'hui à Francfort. Le 22 ao�"t dernier, le président de la BCE, Mario Draghi, s'était en effet prononcé en faveur d'ajustements des politiques budgétaires pour soutenir la croissance économique européenne en berne. Et lundi dernier, à l'issue d'une rencontre entre François Hollande et Mario Draghi, l'Elysée a fait savoir que les deux dirigeants ont "affiché leur convergence en faveur d'une relance de la demande européenne face aux risques de déflation". Croissance et inflation  en berne La France prépare donc les esprits à de mauvaises nouvelles sur le front économique. Dès le 1er ao�"t, le Premier ministre Manuel Valls avait déjà promis une "rentrée difficile" aux Français, frappés par un niveau "insupportable" de chômage, "la vie chère, le mal logement" et "l'inquiétude pour leur avenir"... Le 14 ao�"t, le ministre des Finances Michel Sapin annonçait dans la foulée une révision en nette baisse des prévisions de croissance pour 2014 et 2015. Le PIB ne devrait ainsi progresser que de 0,5% cette année (contre 1% prévu) puis de l'ordre de 1% en 2015 (contre 1,7%), tandis que le déficit restera supérieur à 4% du PIB en 2014. Enfin, M. Sapin a été plus loin, hier, en admettant que l'objectif de réduction des dépenses publiques de 21 milliards d'euros en 2015 ne pourrait pas non plus être tenu, en raison du très faible taux d'inflation (0,5% attendu cette année, puis 1% en 2015). Il a cependant maintenu l'objectif de 50 MdsE de réductions de dépenses publiques de 2015 à 2017 et jugé que "rajouter des économies ne paraîtrait pas adapté à la situation".