Contrôle des chômeurs : les syndicats "atterrés" par Rebsamen

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www.boursier.com , modifié à
"C'est de la stigmatisation", estime notamment Laurent Berger pour la CFDT.

Le renforcement du contrôle des chômeurs, prôné mardi par François Rebsamen, a sans surprise provoqué une salve de réactions indignées. "Je suis atterré", a répondu Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, invité du Talk Orange-'Le Figaro'. "Ma première réaction en entendant ça ce matin, c'était de penser aux gens que je connais qui cherchent du boulot, qui attendent des solutions (...) c'est de la stigmatisation", a-t-il ajouté. Il faut "vérifier" Alors que 350.000 postes sont non pourvus et que le taux de chômage a battu en juillet un nouveau record, le ministre du Travail a demandé à Pôle Emploi que les contrôles soient renforcés. Il faut "vérifier que les gens cherchent du travail", a-t-il estimé sur i-Télé. En cas d'absence de démarche, "ils seraient radiés. A un moment, il faut qu'il y ait une sanction", a ajouté François Rabsamen. "Quand on est chômeur au sens du Bureau international du travail, on recherche un emploi, et donc c'est négatif pour ceux qui recherchent un emploi d'être à coté de personnes qui ne cherchent pas d'emploi", a poursuivi François Rebsamen. "Ce n'est pas la majorité. Certains, il y a des problèmes de salaire, des problèmes d'adéquation, c'est pour ça qu'on fait des formations prioritaires, mais je souhaite qu'on vérifie, au sens du BIT, que les chômeurs cherchent du travail". Des propos "indécents" Le secrétaire national CGT-Chômeurs, Jean-François Kiefer, a condamné des propos "indécents". "Il y en marre de taper toujours sur les privés d'emploi, sur les pauvres, sur ceux qui sont dans la misère. Ce qu'on veut, c'est vivre décemment et faire vivre nos familles décemment", a-t-il ajouté. Le Parti communiste a, lui aussi, fustigé une position qu'il a comparé aux discours tenus par Nicolas Sarkozy. "Au lieu de singer la droite, le ministre du Travail ferait mieux de changer de politique", dit le PCF dans un communiqué. Un communiqué du PS de 2005 a aussi été exhumé sur les réseaux sociaux notamment : il dénonçait à l'époque la "lutte contre les chômeurs" du gouvernement de Dominique de Villepin lors de l'adoption d'un décret permettant aux services de l'Etat de coopérer pour contrôler les chômeurs. Une expérimentation serait déjà menée dans quatre régions de France et aurait conduit, selon 'Le Monde', à la radiation de 6,47% des personnes contrôlées dans deux bureaux tests, à Manosque et Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). François Hollande, qui était en déplacement à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) à l'occasion de la rentrée scolaire, a esquivé le sujet. A la question "faut-il contrôler les chômeurs", le chef de l'Etat a répondu : "Les élèves, quelquefois, oui".