"D'un côté les entreprises des secteurs à forte valeur ajoutée devraient continuer à être dynamiques en matière d'embauches de cadres. De l'autre, les entreprises des secteurs plus fortement exposés à la conjoncture et à ses aléas, accuseraient un fort ralentissement de leurs recrutements", telle est la conclusion de la dernière enquête menée par l'association pour l'emploi des cadres (Apec) pour 2012. Au total, l'Apec estime que les entreprises recruteront entre 164.000 et 195.000 cadres cette année (181.000 en 2011), dont les deux-tiers dans les services (de 110.000 à 135.000) et plus particulièrement dans la Recherche et le Développement, télécommunications, informatiques, conseil & gestion des entreprises. L'industrie devrait jouer la résistance avec une prévision de 26.800 à 31.200 embauches. Dans le commerce, le volume de recrutements devrait dépasser les 16.600. En revanche, la construction, "plus fortement soumise aux aléas conjoncturels, enregistrerait une baisse sensible pouvant aller jusqu'à 20%", ajoute l'association. Ce marché à deux vitesses se vérifierait d'autant plus pour les cadres ayant moins d'un an d'expérience, entre les jeunes diplômés qui accèdent plus facilement à leur premier poste (ingénieurs) et des jeunes issus de disciplines moins courtisées par les entreprises, explique l'Apec qui table sur une baisse des recrutements allant de 2% à 18%. "Le marché de l'emploi cadre est certes sur le fil du rasoir, et les inquiétudes qui pèsent sur l'économie se retrouvent dans l'attentisme des entreprises. Mais, grâce à certains secteurs moteurs, la crainte d'un décrochage brutal des recrutements de cadres comme en 2009 n'est pas de mise", estime Marie-Françoise Leflon, Présidente de l'Apec.