Anne Lauvergeon fait son inventaire des années Areva

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"Atomic Anne" règle ses comptes avec Nicolas Sarkozy et le patron d'EDF dans un livre...

Nicolas Sarkozy, Henri Proglio, la Lybie... L'ex-présidente du directoire d'Areva, Anne Lauvergeon, règle ses comptes dans une interview publiée mardi par le site internet de 'L'Express'. L'ancienne proche du président socialiste François Mitterrand, qui publie un livre intitulé "La femme qui résiste", commence par le patron d'EDF, Henri Proglio, dont elle passe les méthodes au crible. Selon elle, il "est arrivé en se proclamant capitaine (de l'équipe de France nucléaire), en refusant systématiquement de passer le ballon et en taclant ses coéquipiers. A peine nommé, il a critiqué publiquement la filière, qu'il connaissait fort peu". A Nicolas Sarkozy, qui a choisi en 2011 de ne pas la reconduire à la tête d'Areva, Anne Lauvergeon reproche d'avoir "laissé s'organiser un système de clan, de bandes et de prébendes. Ce système a fait la promotion d'un nucléaire bas de gamme à l'international et proposé de transférer nos droits de propriété intellectuelle mondiaux aux... Chinois, et de vendre du nucléaire à des pays où ce n'est pas raisonnable". Elle revient notamment sur les relations de la France avec la Lybie, révélant que Nicolas Sarkozy a tenté de vendre du nucléaire au gouvernement de Mouammar Kadhafi au moins jusqu'à l'été 2010. "Je m'y opposais vigoureusement, et l'Etat, censé être plus responsable, soutenait cette folie. Imaginez, si on l'avait fait, de quoi nous aurions l'air maintenant", lance Anne Lauvergeon. Elle raconte encore avoir été sollicitée par Nicolas Sarkozy après son élection, pour prendre le portefeuille ministériel de son choix. "Atomic Anne" explique avoir refusé notamment car le président "ne composait pas un gouvernement, il recrutait pour un casting ! Je remplissais nombre de cases : femme, monde économique, industrie, international, Mitterrand, moins de 50 ans... et Areva libérée"...