Schleck en solo, Voeckler en héros

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LE TOUR EN UN CLIC - Andy Schleck s'impose en solitaire au Galibier. Voeckler reste en jaune.
Andy Schleck, dans l'Izoard (930x620)

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Le grand numéro d'Andy Schleck. On avait raillé son comportement attentiste dans les Pyrénées. Moqué sa descente de cadet vers Gap. Jeudi, en remportant la grande étape alpestre entre Pinerolo et Serre-Chevalier, au sommet du Galibier, Andy Schleck a fait taire les sceptiques. Dans la deuxième grande difficulté de la journée, le col d'Izoard, le leader de l'équipe Leopard-Trek a attaqué en solo, rapidement creusé les écarts, récupéré des équipiers dans la vallée, puis effectué l'essentiel de la montée finale seul, le regard fixé vers sa première victoire dans le Tour. "Aujourd'hui, j'avais ça dans la tête, je me suis dit : "je ne peux pas finir 4e à Paris, je vais risquer tout, je pense que ça s'est bien passé aujourd'hui." Et vendredi, c'est l'Alpe d'Huez.

L'exploit de Voeckler. Qui aurait parié que Thomas Voeckler conserverait son Maillot Jaune à l'issue de cette grande étape alpestre, avec trois cols hors-catégorie ? Pas grand-monde. Pendant très longtemps, il l'a perdu virtuellement, au bénéfice d'Andy Schleck. Et c'est au prix d'un effort très violent dans le final, essentiellement dans la roue de Cadel Evans, que le leader de l'équipe Europcar a réussi à sauver son Maillot pour 15 secondes.

"J'ai juste tout donné, sans calculer", confie Voeckler :

Privé de la tunique jaune pour 15 secondes, Andy Schleck a prévenu Thomas Voeckler directement. "Il sait bien que je vais l'attaquer demain", a "révélé" le vainqueur du jour au micro de France Télévisions. Quant au héros français de ce Tour, il a expliqué ne penser qu'à la table de massage après une journée harassante. Mais une nouvelle fois inoubliable. A lire :15 secondes de bonheur

Alberto Contador, vers le Galibier (930x620)

Contador coince. Alors qu'il avait dynamité le Tour ces deux derniers jours dans deux montées de 2e catégorie, Alberto Contador a flanché au moment où les pentes étaient plus importantes. Dès le début de l'étape, le triple vainqueur du Tour a donné des indices sur sa méforme, en rejoignant la voiture médicale, semblant se ressentir d'une douleur à son genou. Et tout au long de la journée, il a clairement semblé "moins bien". Et c'est finalement à deux kilomètres du but que le leader Saxo Bank a cédé, terminant 15e de l'étape à 3'50" d'Andy Schleck. Ses chances de remporter le Tour sont désormais quasiment nulles.

Rolland dans la course au Blanc. Dans l'équipe Europcar, on ne lutte pas simplement pour le Maillot Jaune comme maillot distinctif. On lutte aussi pour le Maillot Blanc de meilleur jeune (Moins de 25 ans). Pierre Rolland, qui était troisième à 2'27" avant l'étape de jeudi, est désormais deuxième à 15" de Rein Taaramae (Cofidis), nouveau leader. Mais l'un des plus grands espoirs du cyclisme tricolore l'a reconnu dès la ligne d'arrivée franchie : il a avant tout cherché à défendre le maillot de son leader alors qu'il aurait sans doute pu suivre Andy Schleck dans l'Izoard.

"Le Maillot Jaune, ça se respecte", souligne Rolland :

La tactique de Leopard-Trek. Depuis le début du Tour, on attendait que la grande armada Leopard-Trek entre en action. Visiblement, l'équipe luxembourgeoise avait attendu l'étape-reine du Tour pour entrer en action. Deux coureurs - Joost Posthuma et Maxime Monfort - ont été placés à l'avant dans l'échappée matinale de 16 coureurs. Après le franchissement de l'Izoard, Monfort a servi de point d'appui et de relais à Andy Schleck dans la vallée, ce qui lui a permis de creuser un écart qui est allé jusqu'à quatre minutes. Et c'est finalement avec 2'07" d'avance qu'Andy Schleck, face au vent, a remporté l'étape devant... son frère Frank. "Tout le monde a travaillé, ce résultat donne de la motivation à tout le monde", s'est félicité à l'arrivée le cadet de la fratrie Schleck.