Guignols : Nadal se dit "attristé"

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avec agences , modifié à
TENNIS - L'Espagnol regrette les sketches des Guignols, qui le présentent comme un dopé.

Les éditorialistes espagnols et son entraîneur avaient déjà parlé pour lui. Mais, jeudi, en marge d'une séance d'entraînement à Manacor, chez lui, à Majorque, Rafael Nadal a tenu à réagir en personne aux sketches des Guingols de l'info le mettant en cause. "C'est le genre d'humour qui passe une fois, mais quand ça se répète encore et encore, ce n'est pas correct et je crois que ça dépasse un peu les limites", a estimé le sextuple vainqueur de Roland-Garros, qui s'est dit "attristé".

Au soir même de la suspension pour deux ans d'Alberto Contador pour dopage au clenbutérol, le programme humoristique de Canal+ avait brocardé l'ensemble du sport espagnol à travers sa figure de proue, Rafael Nadal. On y voyait l'ancien n°1 mondial uriner dans le réservoir d'une voiture avant de repartir en trombe.

Rafael Nadal urine dans son réservoir (à 3'35") :

Rafael Nadal, 930

© Capture d'écran CANAL +

Mercredi, ce sont Iker Casillas, le gardien de l'équipe de foot, un basketteur (Pau Gasol ?), et enfin Nadal, qui signaient une pétition avec une seringue. La séquence se terminait par cette phrase : "pas de chance, la seule chose qui ne soit pas dopée en Espagne, c'est leur économie". "C'est triste de subir une telle campagne contre quelque chose qui a coûté tellement d'efforts", regrette Nadal. "Il n'a jamais été question de pilules, de seringues ou de quoi que ce soit de ce genre, je peux vous l'assurer." Pour Nadal, cette succession de sketches symbolise une campagne plus large de dénigrement du sport espagnol.

"Je ne crois pas, non plus, que ce soit une attaque contre moi ou contre quelqu'un d'autre en particulier, mais contre l'Espagne en général", considère le Majorquin, avant d'ajouter :  "ce n'est pas seulement Canal+ qui s'y livre, il y a aussi d'autres médias (français)". L'ancien n°1 mondial plaide pour "une réponse collective" contre ces piques à répétition.

Des protestations officielles venues d'Espagne

Rafael Nadal, 930

© Capture d'écran CANAL +

Plusieurs critiques officielles ont déjà été adressées à Canal+. Ainsi, la Fédération espagnole de tennis a annoncé mercredi qu'elle allait porter plainte contre Canal+ pour "la diffusion d'une vidéo dans laquelle, outre les insinuations inacceptables et dommageables, les logos et acronymes des fédérations ont été utilisés". La fin du sketch mettant en scène Nadal au volant d'une voiture se terminait par cette phrase : "les sportifs espagnols ils ne gagnent pas par hasard".

Mais les récriminations ne se cantonnent pas au monde sportif et gagnent le cercle politique. Interrogé au cours d'une conférence de presse à Madrid, jeudi, le ministre espagnol des Affaires étrangères, Jose Manuel Garcia-Margallo, a fait part de son inquiétude face à la "succession d'images" en provenance de France qui "dénigrent le sport espagnol". Il a en outre expliqué que l'ambassadeur d'Espagne à Paris allait adresser une lettre aux médias français, et à Canal+ en particulier, pour exprimer le mécontentement officiel des autorités.

Une double dose jeudi soir

Les sportifs espagnols aux Guignols (930x620)

© Capture d'écran Canal+

"Les Guignols est une émission satirique qui, depuis 20 ans, caricature l'actualité française et internationale. Canal+ s'étonne de ces réactions disproportionnées", a déclaré vendredi une porte-parole de la chaîne. Visiblement, les critiques n'ont pas calmé les auteurs des Guignols, qui, jeudi soir, feignant de s'excuser auprès d'"un pays ami", ont annoncé la découverte d'une jumelle de la Joconde à Madrid. Et de présenter la création de Léonard de Vinci avec des bras hypertrophiés et un guidon de vélo jaune, comme celui qu'a longtemps tenu Contador.

Puis, en fin de programme, les Guignols remettent ça, avec un clip gratiné sur l'air de "Viva Espana" regroupant à nouveau Casillas, Gasol, Contador et Nadal. Le tennisman y chante "j'ai 15 litres de sang dans le frigo, et viva Espana !"...

Les Guignols feignent de calmer le jeu (à 3'00" puis à 6'04") :