A Nadal, la bataille !

Rafael Nadal s'est qualifié vendredi pour la huitième finale de sa carrière à Roland-Garros.
Rafael Nadal s'est qualifié vendredi pour la huitième finale de sa carrière à Roland-Garros. © REUTERS
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Nicolas Rouyer, à Roland-Garros , modifié à
ROLAND-GARROS - Le Majorquin s'est qualifié vendredi pour sa 8e finale aux dépens de Djokovic.

On ne déloge pas Rafael Nadal aussi facilement de son territoire. Le Serbe Novak Djokovic, n°1 mondial, n'a pas réussi à renverser le Majorquin, qui s'est qualifié vendredi pour sa huitième finale porte d'Auteuil à l'issue d'un combat titanesque qui a duré cinq sets et plus de quatre heures et demie (6-4, 3-6, 6-1, 6-7(3), 9-7).

Rafael Nadal (930x620)

© REUTERS

Un incroyable bras de fer. Nadal est sorti vainqueur d'un match qui a tout de suite ressemblé à un bras de fer. Le Majorquin a fait le break dans le fameux septième jeu pour enlever la première manche avec autorité. S'appuyant sur un coup droit précis et puissant, il réalisa ensuite le break en début de deuxième set pour mener 3-2. Mais il connut alors un trou d'air qui permit à Djokovic de revenir dans la partie, en marquant quatre jeux d'affilée et en égalisant à un set partout. "Rafa" se montra ensuite intraitable dans le troisième set, où il ne commit que trois fautes directes, contre 13 à son adversaire. Menant 4-3, puis 6-5 dans le quatrième set, avec service à suivre, il n'a pas réussi à conclure et fut embraqué dans un cinquième set par un Djokovic retrouvé. Marqué psychologiquement, Nadal céda sa mise en jeu d'entrée avant de revenir pied au plancher, en débreakant à 4-3. Il a ensuite conclu dès sa première balle de match, à 8-7, sur le service de Djokovic.

Encore un match d'anthologie. C'était la 35e fois que les deux joueurs s'affrontaient sur le circuit, ce qui fait de l'affiche Djokovic-Nadal le classique de l'histoire du tennis le plus disputé de l'histoire, aux côtés de Connors-McEnroe et de Connors-Lendl. Loin de la finale de l'an dernier, décousue car disputée sur deux jours en raison de la pluie, ce Djokovic-Nadal 2013 a atteint les sommets attendus et a surtout rappelé la finale de l'Open d'Australie, remportée l'an dernier par Djokovic après cinq sets et 5h53'. Comme dans tout grand film, il y eut des scènes inattendues, aussi, comme ce point de pénalité infligé à Nadal qui servait pour le troisième set ou cette volée refusée à Djokovic pour avoir heurté le filet à 4-3 dans la cinquième manche. Il restera aussi de cette rencontre quelques échanges d'anthologie : une série d'amorties, de contre-amorties et de bandes de filet en début de quatrième set ou ce coup entre les jambes décisif de Nadal à 7-6 dans le cinquième set...

Novak Djokovic face à Nadal (930x620)

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Djokovic, valeureux guerrier. A plusieurs moments dans cette demi-finale, on a cru Djokovic perdu. Quand il a concédé le premier set d'abord, après avoir visiblement ressenti une petite douleur à une cuisse. Quand Nadal l'a écrasé dans le troisième set ensuite (6-1). Quand, enfin, l'Espagnol a réalisé le break dans le septième jeu de la quatrième manche et qu'il a mené 6-5, 30-15 sur son service. Mais le Serbe, qui avait déjà débreaké pour revenir à 4-4, l'a refait à 6-5. Sur sa lancée, il a alors dominé le jeu décisif en prenant  l'initiative, avec quelques coups fabuleux. Auteur du break d'entrée de cinquième set, il a été à deux doigts de conclure. Mais il a finalement dû céder face à la défense héroïque de Nadal. Et il méritait mieux que de terminer sur un jeu de service concédé blanc, avec trois grosses fautes.

En piste pour le grand 8. En attendant de conquérir une huitième couronne, Nadal s'est d'ores et déjà assuré d'une présence en finale. Il s'agira de sa huitième porte d'Auteuil, ce qui est un nouveau record. Il est le quatrième joueur à se qualifier huit fois pour la finale d'un même Majeur, après Roger Federer (Wimbledon), Pete Sampras et Ivan Lendl (US Open). Le record reste la propriété de l'Américain Bill Tilden, qui a disputé dix finales de l'US Open. Dimanche, Nadal sera en lice pour remporter un 12e titre du Grand Chelem, ce qui lui permettrait de rejoindre l'Australien Ken Rosewall au palmarès.