Ligue 2: Luzenac, le président ne veut pas en rester là

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Julien Froment
COUP SUR LA TÊTE - Le président Jérôme Ducroc revient sur la décision de la DNCG de ne pas accorder au club la montée en Ligue 2.

Après avoir acquis sportivement sa montée en Ligue 2 - un première dans son histoire - grâce à sa deuxième place au championnat du National derrière Orléans, Luzenac déchante à présent. En effet, la Direction nationale de contrôle et de gestion (DNCG) de la Ligue professionnelle de football (LFP) a confirmé son refus d’accepter administrativement la montée du club ariégeois.

Luzenac content de monter en Ligue 2, c'était il y a à peine 2 mois.

Une décision "anti-football". Quelle ne fut pas la surprise de Jérôme Ducros à l’annonce de la DNCG. "Ça fait 15 ans que le club de Luzenac se bat pour franchir les étapes. Cinq ans passés en National pour atteindre le Saint graal et les portes du monde professionnel", ne décolère pas le président Jérôme Ducros, joint par Europe 1. "Ils ne veulent pas de clubs qui se battent et qui font tout pour un jour obtenir ce statut, et entrer dans la cour des grands."

Un mauvais signal envoyé par le football professionnel au monde amateur selon le président du LAP, alors que la France du football est en pleine union sacrée avec les Bleus qui vont disputer vendredi les quarts de finale de la Coupe du monde face à l’Allemagne. "Quelle image la LFP et la FFF veulent renvoyer au football amateur", s’interroge Ducros.

S’il concède que les comptes n’étaient pas à l’équilibre au 30 juin, date de remise des dossiers à la DNCG, il affirme que les sponsors et collectivités locales se basent sur le calendrier calendaire et non sur la saison de football. Il lui était tout simplement impossible de demander des avances aux divers partenaires : "Cela fait cinq ans qu’on est en National, on travaille sur une année fiscale. En Ariège, les entreprises ont beaucoup souffert mais elles nous soutiennent quand même. Je ne peux pas leur demander de tout payer en six mois, c’est impossible." Luzenac, petit village de 650 âmes, était parvenu à monter pour la première fois de son histoire en deuxième Division nationale, et ce malgré un budget de 2,5 millions d'euros, soit trois fois moins que ses principaux concurrents.

Jérôme Ducros, président de Luzenac

Recours devant le CNOSF ? Une "relégation" pourrait coûter cher au club. "C’est environ 36 emplois menacés" estime Jérôme Ducros. Mais aussi l’impossibilité de voir sortir de terre un centre d’entraînement et un centre de formation, éléments pourtant indispensables au développement et à la prospérité d’un club. Aussi, la formation ariégeoise devrait porter l’affaire devant le Comité national olympique sportif français (CNOSF) pour tenter de sauver sa peau en Ligue 2.

"Quoiqu’il arrive, le combat ne s’arrêtera pas là", affirme un Jérôme Ducroc déterminé. "Cela va être un tournant dans le monde du football français, un exemple à ne plus suivre. Le monde amateur est la base du football français. C’est le monde amateur qui permet aux professionnels de vivre." Luzenac annoncera dimanche dans la journée s’il compte faire appel ou non de cette décision.Si ce recours venait une fois de plus à échouer, alors le club pourrait se tourner vers le tribunal administratif.

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