Les Bleus doivent muscler leur jeu

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Nicolas Rouyer, à Kiev, en Ukraine , modifié à
FOOT - L'équipe de France a été dominée dans l’impact physique lors du barrage aller, vendredi, en Ukraine.
Deschamps en conférence de presse (930x620)

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Alors qu’aux abords du stade olympique de Kiev, les Ukrainiens fêtaient la victoire 2-0 sur la France comme s’il s’agissait déjà d’une qualification, Didier Deschamps fulminait au micro. Apparu en conférence de presse la mine abattue, le sélectionneur des Bleus avait visiblement mal digéré la leçon de physique administrée par l’équipe d’Ukraine dans un froid sec.

Et à chaque réponse ou presque - dont une posée par un journaliste ukrainien portant un maillot de la sélection ! -, le technicien basque a abouti à la même conclusion : les joueurs ukrainiens l’ont emporté grâce à leurs qualités défensives et à l’impact mis dans les duels.

Ribéry, "énormément de fautes sur lui"

Franck Ribéry face à l'Ukraine (930x620)

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La pression du résultat ? "On a eu un combat physique à livrer, bien évidemment, on a fait en sorte d’y répondre." Le manque d’occasions des Bleus ? "Ils ont su casser le départ des actions." L’absence de liant entre les lignes ? "On a eu des difficultés parce qu’on a eu beaucoup d’engagement en face de nous, avec une équipe qui a fait des fautes, qui était très agressive." La performance très neutre de Ribéry ? "Il était très surveillé. (…) Il y a eu énormément de fautes sur lui, il a eu peu d’espace pour s’exprimer."

Et même le carton rouge de Koscielny serait intervenu après "des provocations". Bref, selon Deschamps, qui considère avec une pointe de mauvaise foi - ou d’aveuglement - que la France a eu "plus d’occasions", l’Ukraine a remporté le match parce qu’elle l’aurait verrouillé.

Le discours des joueurs était peu ou prou le même que celui de leur entraîneur. L’incorrigible Karim Benzema a résumé à sa manière l’état d’esprit quasi général : "sur le papier, on est meilleurs qu’eux, mais il n’y a pas que le talent, il y a aussi le physique".

Le physique, mais pas seulement

Résumer la performance des Ukrainiens à une simple affaire de physique semble pourtant un brin réducteur. Car si l’Ukraine a bien défendu - ce n’est pas une surprise, elle n’avait encaissé que quatre buts en dix matches de qualification -, elle a su également développer quelques jolis mouvements, comme celui à trois qui a abouti au but de Roman Zozulya. Egalement à l’origine du penalty, l’attaquant de Dniepropetrovsk a été un danger constant, tout comme son coéquipier en club Yevhen Konoplianka sur le côté gauche. Avec toujours cette once de hargne qui a semblé manquer aux joueurs de Deschamps.

Mardi soir, le Stade de France sera-t-il à même de transcender les Bleus comme le stade olympique de Kiev a semblé sublimer les leurs, vendredi ? Une chose est sûre : en insistant avec autant de conviction sur l’impact physique de l’Ukraine, Deschamps a d’ores et déjà préparé son groupe au match retour. Pour espérer réaliser l’exploit, il devrait donc sans aucun doute, comme le faisait Aimé Jacquet en son temps, demander à ses joueurs de muscler un peu leur jeu…