L'Euro 2020 dans toute l'Europe

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avec agences , modifié à
FOOT - L'UEFA a officialisé jeudi la tenue d'un Euro dans plusieurs grandes villes européennes.

L'Euro 2020 aura lieu en Europe. Jusqu'ici, rien d'anormal. Sauf qu'il aura lieu dans TOUTE l'Europe. Le comité exécutif de l'UEFA, organisatrice de l'épreuve, a en effet confirmé jeudi que la compétition se tiendrait dans "différentes villes à travers l'Europe", selon les termes du secrétaire général de l'instance, Gianni Infantino.

"Je ne peux pas dire combien de villes et combien de pays seront impliqués", a-t-il déclaré. "Si le projet est prêt en janvier, il sera approuvé en janvier. Sinon, ce sera au comité exécutif du 23 mars. Après, cela prendra un an. Les villes seront choisies au printemps 2014, six ans avant l’événement." Les premières rumeurs font état d'une liste de 13 villes, comprenant 12 capitales dont Paris.

Organisatrice de l'épreuve en 2016, la France pourrait donc très bien accueillir des matches de l'Euro sur deux éditions consécutives, ce qui serait évidemment une première. Depuis sa création en 1960, jamais l'épreuve n'avait été organisée dans plus de deux pays (en Belgique et aux Pays-Bas en 2000, en Autriche et en Suisse en 2008 et en Pologne et en Ukraine en 2012). Cette idée d'un Euro itinérant avait été évoquée à l'issue du dernier Euro par le président de l'instance, Michel Platini, qui, à l'époque, avait parlé de "12 ou 13 villes dans toute l'Europe".

Une volonté de limiter les investissements

L'objectif est de faire de cette édition 2020 un événement spécial, pour les 60 ans de la compétition. C'est comme ça que Gianni Infantino l'a présenté, en évoquant "un Euro pour l'Europe". L'UEFA fait également clairement le choix d'une réduction des coûts, alors que la crise financière sévit sur le continent et qu'à partir de 2016, la compétition n'opposera plus 16 équipes mais 24. "Il est évident que le passage à 24 équipes est plus lourd à porter pour les pays hôtes, les exigences sont de plus en plus fortes", admet Gianni Infatino. "C'est une décision pour 2020 seulement, ça n'est pas définitif."

En optant pour des grandes villes pour l'accueil des matches, l'UEFA, peut-être échaudée par l'épisode ukrainien, joue la sécurité au niveau des infrastructures, alors que les Pays-Bas, l'Allemagne ou la Belgique ont un temps pensé candidater avant de renoncer. A l'heure de l'annonce de l'UEFA, jeudi, trois pays ou groupes de pays étaient encore en lice : la Turquie, le trio britannique Pays de Galles-Ecosse-Irlande et le duo Azerbaïdjan-Géorgie, des candidatures plutôt piquantes mais aux reins sans doute insuffisamment solides. La fédération turque, qui comptait énormément sur l'obtention de cette compétition, est la seule des 52 fédérations à avoir marqué son opposition au projet.

Cet "Euro pour l'Europe" a fait réagir les internautes, qui s'interrogent sur l'organisation de la compétition. Quid de la résidence des équipes ? Certaines sélections disputeront-elles leurs matches à domicile ? Tous les pays seront-ils qualifiés d'office ? Là non, ce ne sera a priori pas le cas. Selon certains observateurs, cet Euro risque également de manquer de chair, le pays hôte incarnant l'épreuve et le souvenir que l'on en garde. "Cela détruit l'esprit de la compétition", est même allé jusqu'à dire Jérôme Valcke, le secrétaire général de la Fifa, organisatrice de la Coupe du monde. Assurément, Michel Platini, qui pourrait briguer la présidence de la Fifa en 2015, vient de frapper un grand coup en touchant à l'épreuve vitrine de l'UEFA. Un coup peut-être risqué.