A quoi sert la Coupe des Confédérations ?

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FOOT - La compétition intercontinentale s'ouvre samedi au Brésil, à un an de la Coupe du monde.

Vous ne le savez peut-être pas mais à partir de samedi, s'ouvre une compétition officielle de football réunissant des sélections aussi prestigieuses que le Brésil, l'Espagne, l'Italie ou l'Uruguay. Il s'agit de la Coupe des Confédérations, alias la "Coupe des champions", comme l'a appelé "Sepp" Blatter, président de la Fifa, organisatrice de l'événement. Pourquoi "Coupe des champions" ? Tout simplement parce que l'épreuve, à laquelle participent huit nations, réunit les vainqueurs des principales compétitions intercontinentales à travers le monde : la Coupe du monde bien sûr (Espagne), l'Euro (l'Espagne aussi, donc c'est l'Italie, finaliste, qui a été invitée), la Coupe d'Afrique des nations (Nigeria), la Copa America (Uruguay), la Gold Cup (Mexique), la Coupe d'Asie (Japon) et la Coupe d'Océanie (Tahiti). A ces sept équipes, il faut ajouter l'acteur principal, le Brésil, pays organisateur.

>> Mais à quoi sert cette Coupe des Confédérations ?

Maracana de nuit (930x620)

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A tester les infrastructures. Disputée à la base tous les deux ans, et uniquement en Arabie Saoudite pour les trois premières fois, l'épreuve a rapidement adopté le même rythme que la Coupe du monde, à savoir tous les quatre ans, devenant une sorte de "répétition générale". La France organise la dernière version de la Coupe des Confédérations bisannuelle, en 2003. Depuis, les pays organisateurs du Mondial, l'Allemagne (2005), l'Afrique du Sud (2009) puis aujourd'hui le Brésil, se testent à un an de leur compétition, à plus petite échelle (8 équipes contre 32 au Mondial, 6 stades contre 12, 500.000 spectateurs attendus contre 3.600.000). Pour les autorités, sportives comme politiques, cette mini-Coupe du monde doit servir à pointer les problèmes logistiques. Et, dans le cas du Brésil, ce ne sera visiblement pas un luxe... "Les stades et les infrastructures nous inquiètent un peu", a souligné Pelé en personne, l'icône du football auriverde. "Le gouvernement brésilien voit maintenant qu'il est intervenu trop tard et qu'il y a des difficultés financières. Mais les problèmes sont résolus peu à peu et tout rentre dans un cadre normal." Le président de la Fifa, "Sepp" Blatter, a pointé les éléments à observer : "transport des spectateurs et des équipes, contrôles de sécurité, billetterie, hôtels." Soit à peu près la liste de tout ce qui inquiète les autorités à l'heure actuelle.

Neymar et Lucas (930x620)

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A jauger les équipes. Si le Brésil ne semble pas en avance sur le plan de l'organisation ("Je crois effectivement qu'il y aura des choses qui ne se résoudront qu'à la dernière minute", a insisté Blatter, présent sur place lors de la compétition), il ne l'est guère plus sur la pelouse, où sa sélection, à force de matches amicaux décevants, est retombée à une anonyme 22e place au classement Fifa (entre le Ghana et le Mali). L'ancien capitaine de la Seleçao, Cafu, estime que le Brésil a "une équipe très bonne pour la Coupe des Confédérations mais qu'elle n'est pas préparée pour la Coupe du monde". Entendre par là qu'il y a des progrès à faire. "Nous avons de bons joueurs comme Lucas ou Neymar (photo) mais nous sommes dans un creux générationnel", tranche même Pelé. Mais j'espère que nous pourrons récupérer la Coupe du monde l'année prochaine." En dépit de la victoire face aux Bleus, dimanche dernier, à Porto Alegre (3-0), le Brésil n'a pas affiché le visage d'un favori au Mondial, statut dont peuvent davantage se prévaloir, selon Pelé, l'Allemagne ou l'Espagne. Ça tombe bien, la Seleçao pourrait avoir l'occasion de se jauger contre la Roja en demies ou en finale de la compétition. Brésil-Espagne, ce serait d'ailleurs la finale rêvée pour l'attaquant brésilien Fred, buteur face à la France.

Goal line technology (930x620)

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A tenter des expériences. Les sélectionneurs des différentes équipes engagées ne seront pas les seuls à expérimenter lors de ces 15 jours de compétition. Ce sera aussi le cas de l'organisateur. En effet, la Fifa va, pour la première fois dans une compétition intercontinentale, avoir recours à la technologie pour définir si le ballon a franchi la ligne de but ou non. GoalControl-4D, le système retenu, repose sur l'utilisation de 14 caméras à haute vitesse installées dans le stade, sept pour chaque but, et qui permettent de suivre la position du cuir en trois dimensions. "Si le ballon franchit complètement la ligne de but, l'unité centrale de traitement des données envoie en moins d'une seconde un signal chiffré à la montre-récepteur de l'arbitre", explique la Fifa. La "goal line technology" (GLT), voulue par Blatter, avait été utilisée une première fois lors du Mondial des clubs, en 2012, mais en vain puisqu'aucune situation litigieuse ne s'était produite... Outre cette GLT, et dans un tout autre domaine, la Fifa va soumettre l'ensemble des joueurs de cette Coupe des Confédérations aux exigences du passeport biologique. Déjà utilisé dans le cyclisme ou l'athlétisme, ce passeport enregistre les variations dans les données sanguines et stéroïdiennes sur le long terme, afin de relever d'éventuelles anomalies, symptomatiques de pratiques dopantes.

Lucio à la Coupe des confédérations 2009 (930x620)

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A étoffer des palmarès. A l'instar de la Coupe du monde, c'est le Brésil qui compte le plus de victoires en Coupe des Confédérations à son palmarès, avec trois succès (1997, 2005 et 2009), juste devant... la France, qui s'était imposée deux fois lors de son âge d'or, au début du siècle, en 2001 et 2003. La Seleçao a remporté les deux dernières éditions et tentera de conserver son titre avec une équipe qui va (enfin) tenter de séduire, avec le Parisien Thiago Silva en défense et le fameux Neymar en attaque. Le futur attaquant du Barça est très attendu. Peu convaincant face à la France, il n'a plus marqué depuis neuf matches toutes compétitions confondues, que ce soit avec la sélection ou avec son ancien club de Santos. L'autre favori de la compétition reste bien évidemment le champion du monde et d'Europe en titre, l'Espagne, qui, malgré quelques absents, présente au Brésil une équipe très compétitive autour de son duo de milieux de terrain catalans, Xavi et Andres Iniesta. D'autres stars seront à observer, comme les Italiens Mario Balotelli et Andrea Pirlo, les Uruguayens Luis Suarez et Edison Cavani ou le Mexicain "Chicharito" Hernandez. Et puis, si les Bleus ne participent pas à la compétition, un petit bout de France sera néanmoins présent au Brésil, avec la sélection de Tahiti et sa star Marama Vahirua, seul joueur à ne pas évoluer sur l'île. Adversaires du Nigeria, de l'Espagne et de l'Uruguay, les Tahitiens vont se fabriquer de sacrés souvenirs, eux dont la sélection ne pointe qu'à la 124e place au classement Fifa.

GROUPE A

Brésil
Japon
Mexique
Italie

GROUPE B

Espagne
Uruguay
Tahiti
Nigeria

Les deux premiers de chaque groupe s'affrontent dans des demi-finales croisées. Finale le 30 juin, au Maracana de Rio de Janeiro.

>> Voir le programme de la compétition