Lièvremont "ne me manquera pas"

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RUGBY - Imanol Harinodoquy a des mots durs vis à vis de l'ex-sélectionneur du XV de France. 

Une semaine s'est écoulée depuis la finale perdue d'un tout petit point (8-7) face aux Blacks et la pilule est toujours difficile à avaler pour les joueurs. Dans un entretien qu'il a accordé au Midi Olympique, le troisième ligne Imanol Harinodoquy revient sur l'incroyable parcours des Bleus. Le "Basque bondissant" s'en prend aussi à l'arbitrage de la finale et au comportement de son sélectionneur Marc Lièvremont.

Sa relation avec Lièvremont. Pendant toute la durée de la Coupe du monde, le sélectionneur des Bleus a été très critiqué par la presse. Il a semblé également délaissé par ses joueurs. Harinordoquy le confirme lundi matin : "après la défaite contre le Tonga, je n'ai plus attaché d'importance à ce que disait Marc. On a décidé de se prendre en mains. Il fallait qu'on s'affranchisse de lui". Après le premier match contre le Japon, le Basque a été écarté du groupe. Là aussi, ses mots sont durs : "je n'ai pas trouvé ça normal. Je sais que je n'ai pas été bon sur ce match. Mais personne n'a été bon, ce jour-là. Je n'ai plus 20 piges. Je suis un compétiteur. Je n'ai pas besoin de passer trois matches au frigo pour me remettre en question". Et de conclure, toujours aussi froidement : "il ne me manquera pas".

Un mot sur l'arbitrage. Comme de nombreux joueurs du XV de France qui ont vilipendé l'arbitrage de Craig Joubert pendant la finale, Imanol Harinordoquy, lui aussi, s'autorise un plaquage en bonne et due forme dans les colonnes du Midi Olympique. "Il m'a semblé que Craig Joubert ne les a pas réellement arbitrés. Il ne regardait que nous". Au passage, le troisième ligne de Biarritz se paie Richie McCaw, le capitaine néo-zélandais. "Il a passé le match dans notre camp, en travers sur les rucks, couché chez nous. Il a pourri tous les ballons". Avant d'ajouter, plus raisonnablement : "cela ne sert à rien de trop ressasser les images de ce match, sinon on va se faire mal".

Haka

 

La finale toujours dans la tête. A la fin du match perdu de justesse (8-7) par les Français, Imanol Harinordoquy n'a pu s'empêcher d'embrasser la coupe Webb Ellis. Il a "même pensé à la soulever", avant de se rétracter. "Je ne voulais pas qu'on interprète mal mon geste…" Après avoir connu trois Coupes du monde (2003, 2007 et 2011), le Basque n'hésite absolument pas sur sa préférée. "Ce fut la plus intense". Mais, bon joueur, il sait bien qu'il "va falloir tourner la page et se dire que sur l'intégralité du Tournoi, les All Blacks méritaient leur titre".

Son avenir en Bleu. A 31 ans, le joueur de Biarritz n'est pas sûr de continuer très longtemps en équipe de France. Mais son envie reste intacte : "si Philippe Saint-André m'appelle, j'irai en courant. Je ne suis pas comme d'autres qui annoncent leur fin de carrière avant d'être tout à fait morts. J'ai 31 ans, mais je me sens mieux que lorsque j'en avais 28". Imanol Harinordoquy se prend même à rêver d'une quatrième Coupe du monde, en 2015 en Angleterre. Et de lancer un appel du pied au nouveau coach des Bleus : "si on m'en donne la possibilité…"

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