L'OM, champion des réseaux sociaux

© Capture d'écran Facebook/Twitter
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FOOT - L'OM, club français le plus suivi sur Facebook et Twitter, évolue dans le gratin 2.0.

Mardi soir, l'Olympique de Marseille a fait match nul sur la pelouse de l'Emirates Stadium, face à Arsenal (0-0), en phase de poules de la Ligue des champions. Le gratin européen, le club phocéen le côtoie aussi sur les réseaux sociaux. L'OM est en effet devenu le premier club français à dépasser les 100.000 abonnés sur le site de microblogging Twitter. Mieux, avec plus de 102.000 abonnés, à date, le club phocéen est actuellement dans le Top 10 des clubs européens les plus suivis (8e), juste derrière Manchester City, mais devant des clubs comme l'Inter Milan ou la Juventus Turin. L'OM apparaît loin devant les autres grands clubs français, comme le PSG (20e) ou Lyon (34e). Sur Facebook, l'OM conserve le même type de matelas d'avance sur un PSG en nets progrès (1.440.000 personnes aimant la page officielle du club contre 753.000). Europe1.fr a essayé de comprendre pourquoi l'OM maîtrisait autant ses adversaires sur le web.

Une plus grande assise populaire

Avant d'être une réalité virtuelle, le monde des réseaux sociaux est la traduction d'une réalité : ici, celle de la popularité de l'OM dans l'Hexagone. Depuis son âge d'or, au début des années 1990, le club phocéen a pris la succession de Saint-Etienne dans le cœur des Français. "Dans une étude de Sportfive sur les clubs de Ligue 1 parue en 2009, l'OM était leader en popularité, en identification et en émotion et devancée seulement par le PSG en termes de notoriété", explique Valéry-François Brancaleoni, blogueur spécialisé dans le marketing digital du football (marketingdigital-football.com). "Ces faits sont confirmés par les chiffres : plus de 42.000 abonnés pour la saison 2010/2011 au Stade Vélodrome et 30% des supporters venant hors de la zone PACA." Car l'OM plaît dans sa région, plus largement en province, mais pas seulement. Sa victoire en Ligue des champions en 1993 lui a offert une notoriété dans l'Europe et le monde entier. De fait, le club jouit d'une cote d'amour importante, notamment chez les trentenaires, pas les moins actifs sur les réseaux sociaux...

Une offre diversifiée et interactive

"En France, l'OM reste un modèle", détaille Valéry-François Brancaleoni. "Plus de 40% des fans "aimant" un club de Ligue 1 aiment la page de l'OM. Sur Twitter, ce chiffre s'élève à plus de 50%". Pour maintenir ces chiffres, liés aussi à une présence plus ancienne sur les réseaux sociaux, l'OM a compris qu'il ne suffisait pas de proposer de simples liens vers les articles du site officiel. Ainsi, le compte officiel Facebook de l'OM propose des informations complémentaires ainsi que quantité de jeux concours, le meilleur moyen de gonfler ses abonnés.

Mais l'OM fait également la différence avec sa dernière innovation : notreOM.net, lancé en août dernier. "Cette plate-forme permet au club de connaître les envies de ses supporters, de répondre à leurs besoins, de leur proposer un endroit d'expression et d'offrir aux sponsors une visibilité supplémentaire." Trois mois après son lancement, la communauté compte plus de 16.000 membres. NotreOM.net propose également aux internautes de "jouer à l'entraîneur".

Vers des internautes entraîneurs ?

Pour Valéry-François Brancaleoni, cela pourrait être la prochaine évolution 2.0 chez les clubs, le moyen ultime de "concerner" les supporters. "Le projet MyFootballClub en Angleterre permettait à des particuliers de devenir propriétaires d'un club amateur et d'avoir un pouvoir de décision sur la composition de l'équipe, les transferts, etc. Partant de ce constat, les clubs professionnels pourraient aller au-delà et proposer à leur communauté une expérience inédite leur laissant le choix du 11 titulaire lors de matches amicaux ou sans enjeu."

En attendant, l'OM, comme d'autres clubs de Ligue 1, pourrait bénéficier de l'organisation de l'Euro 2016 pour booster encore un peu plus ses chiffres 2.0. "Quand ils vont au stade, les supporters aiment partager leur expérience avec leurs amis sur les réseaux sociaux mais, bien souvent, ils se trouvent contrariés ou forcés de ne rien publier en raison d'un réseau défaillant", souligne Valéry-François Brancaleoni. Avec l'organisation de l'Euro 2016 et la rénovation ou la construction de nouveaux stades, les clubs phares de Ligue 1 auraient intérêt à investir massivement pour une meilleure utilisation des nouvelles technologies à l'intérieur ou aux abords du stade." Et suivre ainsi l'exemple du FC Barcelone, champion des champions sur Facebook avec ses 25 millions de fans, du Real Madrid, premier sur Twitter avec 2,5 millions d'abonnés ou... d'Arsenal, 3e sur Twitter et 4e sur Facebook.