Le lycée parisien accusé de dérives sectaires sera inspecté

Des élèves et enseignants ont dénoncé des dérives intégristes dans le groupe scolaire Gerson situé dans un quartier huppé de Paris. L'établissement va être soumis à une inspection générale.
Des élèves et enseignants ont dénoncé des dérives intégristes dans le groupe scolaire Gerson situé dans un quartier huppé de Paris. L'établissement va être soumis à une inspection générale. © Capture d'écran Google Map
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Frédéric Frangeul avec AFP , modifié à
Benoît Hamon, le ministre de l'Eduction Nationale a diligenté une inspection générale dans l'établissement catholique mis en cause.

Un établissement catholique privé parisien, accusé de dérives sectaires, sera soumis à une inspection, réclamée par le ministre de l'Education nationale Benoît Hamon, a-t-on appris mardi auprès du ministère.

"Faire toute la lumière". Cette inspection générale "aura pour objet de faire toute la lumière sur l'affaire", a déclaré le ministère de l'Education nationale. Lundi, des élèves et enseignants ont dénoncé des dérives intégristes dans le groupe scolaire Gerson situé dans un quartier huppé de la capitale, notamment pendant les cours de catéchèse, comme l'a révélé Europe 1. 

Alliance Vita dans le viseur. Des représentants de l'association Alliance Vita, proche de la Manif pour tous, auraient qualifié de "semi-meurtrières" les jeunes filles ayant recours à la pilule du lendemain et assimilé l'avortement à un "homicide volontaire" pendant une intervention en classe sur la contraception, selon des élèves. L'association Alliance Vita créée par Christine Boutin, a démenti avoir tenu ces propos, dénonçant "le mensonge, la calomnie et le procédé lâche visant à salir son image et à jeter le discrédit sur son travail".

"On ne veut pas d'enfants non baptisés (...) ni de juifs". Plusieurs professeurs se seraient également plaints de harcèlement, une vingtaine ayant demandé leur mutation. "Clairement, on veut faire de cette école un établissement Opus Dei et faire partir ceux qui s'y opposeraient", selon Valérie Ginet, secrétaire générale de la FEP-CFDT. "On ne veut pas d'enfants non baptisés, ni d'enfants issus de familles recomposées, de parents séparés ou de familles monoparentales, ni de juifs", a-t-elle ajouté.

Liens avec l'Opus Dei ? L'Opus Dei a volontiers reconnu que deux enseignants employés dans l'établissement faisaient partie de leur communauté, "mais cela n'a aucune incidence sur leur activité professionnelle". "Ce type d'engagement privé n'interfère pas en quoi que ce soit dans le projet éducatif et dans l'enseignement dispensé dans notre établissement", a confirmé le chef d'établissement, Philippe Person. La direction diocésaine de l'enseignement catholique a admis que "des propos pas adaptés" avaient été employés, "de là à dire que l'Opus Dei a la mainmise sur l'établissement, il n'y a aucune raison", a estimé Jean-François Canteneur, adjoint au directeur diocésain de Paris.

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