Grève SNCF: Hollande s'adresse aux cheminots, Hamon rassure les bacheliers

Benoît Hamon se méfie des effets que pourraient avoir la grève SNCF sur le bac qui débute lundi.
Benoît Hamon se méfie des effets que pourraient avoir la grève SNCF sur le bac qui débute lundi. © REUTERS
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Damien Brunon avec AFP , modifié à
INQUIÉTUDE - Face à un mouvement des cheminot qui se poursuit, le gouvernement redotue un impact sur les épreuves du baccalauréat.

La grève à la SNCF prend un tour politique. Le mouvement de contestation contre la réforme ferroviaire s'inscrivant dans la durée, le gouvernement redoute qu'il ne compromette la bonne organisation des épreuves du baccalauréat, qui débutent lundi. Le président de la République lui-même est monté au créneau vendredi pour demander aux grévistes de la SNCF d'arrêter leur mouvement : "le mouvement doit s'arrêter", a-t-il prévenu.

"La journée du Bac se trouve être menacée". Un peu plus tôt, le secrétaire d'Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier, a déclaré que les premières épreuves du baccalauréat pourraient être menacées lundi par l'appel de la CGT-Cheminots et de SUD-Rail à poursuivre la grève à la SNCF contre la réforme ferroviaire. "Oui, je pense que compte tenu des positions qui ont été prises, y compris la journée du Bac se trouve être menacée par les positions de deux syndicats sur l'ensemble des syndicats de la SNCF", a déclaré Frédéric Cuvillier au micro de France Info.

Pour sa part, la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) a critiqué le mouvement, estimant que "la France (n'avait) pas les moyens de le supporter". En effet, l'organisation patronale chiffre à "plusieurs centaines de millions d'euros par jour" le coût de la grève. 

Le ministère de l'Education s'organise. La veille, le ministre de l'Éducation nationale Benoît Hamon avait déjà expliqué avoir transmis "par prudence et par anticipation" des consignes aux rectorats en cas de retard des candidats au baccalauréat si la grève à la SNCF devait se prolonger jusqu'au début des examens lundi. "Je suis comme vous, j'espère que les négociations aboutiront pour que le mouvement de grève ne soit pas prolongé lundi" et que les "conditions d'acheminement des candidats soient normales", a déclaré le ministre en marge de la réunion du gouvernement à Matignon.

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Des aménagements des examens. "En tout état de cause, par prudence et par anticipation, j'ai transmis un certain nombre de consignes aux rectorats sur les conditions d'accueil des candidats qui seraient en retard", a-t-il dit, tout en précisant n'avoir aucun élément d'information sur la suite du mouvement social. Des aménagements des conditions d'examen sont envisagées, a expliqué le ministre.

"Jusqu'ici, vous pouvez arriver quand vous êtes en retard avec jusqu'à une heure de retard mais l'épreuve se termine à l'heure prévue", a rappelé Benoît Hamon. "Il est clair que si un candidat devait arriver en retard à cause d'une grève, qui ne lui est imputable en rien, il faut pouvoir aménager les conditions d'examen", a-t-il dit.

Aucune certitude sur la fin de la grève. "Mais à ce stade on travaille, on se prépare à toutes les hypothèses mais c'est trop sérieux pour que je fasse une quelconque annonce prématurée qui angoisserait à la fois tous les candidats et leurs familles", a-t-il toutefois ajouté.

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La CGT, premier syndicat à la SNCF, se prononcera jeudi "dans la soirée" sur les engagements pris par le secrétaire d'État aux Transports, Frédéric Cuvillier, à l'issue de quatre heures de négociation avec les syndicats pour tenter de mettre fin à la grève des cheminots. Le mouvement social a été évoqué lors du déjeuner des membres du gouvernements à Matignon, selon une source gouvernementale.

Des inquiétudes sur Internet. Près de 687.000 candidats au baccalauréat, de 13 à 92 ans, attaqueront lundi un marathon de six jours d'épreuves écrites pour décrocher leur diplôme, pour la plupart sésame d'accès aux études supérieures. Sur les réseaux sociaux, l’approche du début des épreuves et la poursuite de la grève font réagir les lycéens.

Certaines lignes essayent même de rassurer leurs passagers.

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