Les alicaments, ça marche vraiment ?

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Sébastien Krebs, Emilie Bonté et , modifié à
Faut-il croire aux bienfaits de ces aliments améliorés sur notre santé ?

Manger, pour se soigner. Voilà un argument de vente bien rôdé qui séduit le consommateur. Toutes les recettes miracles existent pour retrouver un bon cholestérol, un meilleur transit, ou avoir des défenses naturelles renforcées. Ces produits, ce sont les "alicaments" (aliments-médicaments).

"Ca ne peut pas faire de mal"

Mais faut-il y croire ? Leurs effets sont-ils prouvés ? Danone vient de renoncer à vanter les bienfaits de deux de ses produits phares. Pourtant Actimel et Activia sont plus que rentables. Ils représentent à eux deux, un quart du chiffre d'affaire du géant des produits laitiers. Une croissance en flèche qui s’est construite autour d’une communication essentiellement axée sur la santé. Ces messages ont aujourd’hui disparu. Une véritable marche arrière pour le géant des produits laitiers.

Du côté des consommateurs, si la confiance n’est pas totale, beaucoup reconnaissent que dans le doute, "ça ne peut pas faire de mal". C’est le cas de ce père de famille qui achète des alicaments pour ses enfants même si lui n’ "y croit pas trop".

Nouvelle règle, plus de prudence

Alors comment expliquer ce retour en arrière de Danone ? Le géant du produit laitier joue, en fait, la carte de la prudence. Une nouvelle réglementation européenne impose aux industriels de faire valider les bienfaits annoncés sur leurs produits, par une autorité de scientifiques.

Désormais, c’est l'agence européenne de sécurité des aliments, l'EFSA, qui vérifie que les messages sont fondés sur des études scientifiques. Et jusqu’à présent trois quart des dossiers ont été retoqués. Kinder, ou encore Lipton ont dû revoir leur communication. Danone, sans doute, voulait éviter un tel affront et a pris les devants.

Pour la porte-parole du groupe, il s’agit, pour le moment, d’attendre une clarification des critères retenus par ces scientifiques. "Cette réglementation est en train de se mettre en place. Il faut maintenant qu’on soit clair sur les règles du jeu", a-t-elle souligné. Une réunion entre les autorités européennes et les industriels de l'agro-alimentaire est justement prévue le 1er juin. Danone dira ensuite s'il redépose ses dossiers. Pour la marque, une chose est sûre, les bienfaits annoncés de ses produits sont prouvés scientifiquement.

Mais est-ce toujours le cas lorsque ce type de message figure sur un emballage ? Pour le nutritionniste Patrick Serog, lorsque le message indiqué sur l'emballage est précis, cela veut dire que la marque a pu faire valider ce message et donc que les bienfaits sont prouvés. Méfiance en revanche face à tous ces slogans très vagues et très généraux sur le bien être ou la santé.

Pour Patrick Serog, on veut y croire alors "on achète un peu du rêve" à travers ces aliments :

Tous les nutritionnistes sont d'accord sur une chose : rien ne remplace une alimentation variée et équilibrée !

- Achetez-vous des alicaments ? Croyez-vous à leurs bienfaits ?