Avez-vous un cerveau de conservateur ?

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Selon une récente étude, les structures cérébrales révèlent les orientations politiques d'un individu.

 

Un simple scanner et vos orientations politiques ne seront plus un secret pour personne ! Selon une étude réalisée par une équipe de chercheurs de la University College London, publiée dans la revueCurrent Biology, la structure de notre cerveau serait différente en fonction de nos idées politiques.

 

Ouverture d’esprit et taille du cortex

 

Ainsi, l’équipe de Ryota Kanai a découvert que les individus qui se disent libéraux auraient un cortex cingulaire antérieur - c’est-à-dire la partie frontale du cortex - plus développé que les personnes se considérant comme conservatrices. Une différence qui s’expliquerait, selon les chercheurs, par le fait que les libéraux ont de plus grandes facilités à gérer des informations contradictoires et les conservateurs à percevoir une menace.

 

L’étude a également révélé que les conservateurs seraient plus sensibles à la menace et à l’anxiété face à l’incertitude, tandis que les libéraux seraient au contraire plus ouverts à l’inconnu et à de nouvelles expériences. "D’autres études, menées avant celle-ci, avaient montré que certains traits psychologiques prédisposaient certains individus à s’orienter vers certaines tendances politiques", explique Ryota Kanai. "Notre étude, complète les précédentes en dévoilant qu’il existe un lien entre ces traits et les structures de notre cerveau", souligne le chercheur.

 

Qui de l’œuf ou la poule….

 

Mais l’équipe n’est pas parvenue, pour le moment, à déterminer ce qui est arrivé en premier. Nos idées modèlent-elles notre cerveau ou sommes-nous prédisposés biologiquement à adhérer à tel ou tel courant d’idées ? "Il est possible que les structures cérébrales ne soient pas figées tôt dans la vie mais qu'elles peuvent être façonnées au cours du temps par nos propres expériences de la vie", relève Ryota Kanai. "Et naturellement, il est bien connu que certaines personnes changent d'opinions dans le cours de leur vie", ajoute-t-il.

 

Ryota Kanai reste donc très prudent quant à l’interprétation des résultats de son étude. "Il est très improbable que l'orientation politique est codée dans ces régions cérébrales", note-t-il. "Mais plus de recherche est nécessaire pour déterminer comment ces structures du cerveau facilitent la formation de ces attitudes politiques", prévient le chercheur.