Le journal de l'économie d'Axel de Tarlé

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Daniel Bouton démissionne de la Société Générale. Dans une interview au Figaro, le patron de la banque explique qu'il ne supporte plus les attaques incessantes dont il est l'objet.

"Je suis devenu la cible d'attaques incessantes qui finissent par nuire à cette entreprise" explique Daniel Bouton. Bref, son image est mauvaise, tellement mauvaise, qu'elle agit comme une contre publicité permanente. D'où cette démission. Plus que l'affaire Kerviel, c'est surtout le scandale des stock options qui a choqué l'opinion. En pleine bourrasque, et à la veille d'une grande manifestation sur le mal être des Français, on apprenait que le patron de la Société Générale, banque aidée par l'Etat, Daniel Bouton, allait recevoir un nouveau plan de 70.000 stock options, pour une valeur immédiate de près de 300.000 euros. Daniel Bouton, d'ailleurs, le reconnaît bien volontiers : "J'ai fait une erreur : celle de ne pas avoir refusé ce plan". Même si, sur le fond, il juge que c'est un très bon système (et au passage, il balance : "d'autres banques de la place avaient d'ailleurs fait ce même choix" (de stock option).

Au-delà de la polémique, après avoir dirigé la banque, pendant plus de 10 ans, quel est son bilan ? Est-ce qu'on peut dire qu'il a échoué à la tête de la Générale ? C'est ça le paradoxe. La Société Générale est l'une des rares banques, dans le monde, a avoir traversé cette crise tout en restant bénéficiaire. Une prouesse. Paradoxalement, c'est grâce à Jérôme Kerviel. Car, du coup, dès janvier 2008, (donc 8 mois avant la crise), sonnée par cette affaire, la Banque a décidé de considérablement renforcer ses contrôles et de lever de l'argent frais. Résultat, quand la crise éclate en septembre, avec la faillite de Lehman, la Générale a réduit ses risques et ses caisses sont pleines. Donc, finalement, l'affaire Kerviel lui a presque porté chance, et elle a presque soudé les salariés du groupe.

Non, c'est bien cette déferlante d'argent qui aura eu raison de Daniel Bouton. Cette impression que les grands patrons empochent toujours, même quand tout va mal. D'ailleurs, l'interview se termine par cette question : quelles sont vos indemnités de départ ? Réponse de Daniel Bouton : zéro. Mais, zéro indemnité de départ, ça ne veut pas dire zéro retraite chapeau. La retraite (même dorée), ce n'est pas une indemnité. Plusieurs noms circulent pour le remplacer à la présidence de la Banque : Jean-Martin Folz (l'ancien patron de Peugeot-Citroën) ou encore Luc Van de Velde (ancien patron de Carrefour).