Hollande, de la Corrèze à l'Elysée

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et Caroline Vigoureux , modifié à
Des coups bas, des victoires : le socialiste a forgé ses convictions en 30 ans de vie politique.

Il a débuté en Corrèze, en défiant Jacques Chirac. Il a connu les rouages de l'appareil d'Etat en conseillant Lionel Jospin à Matignon. Finalement, il a atterri rue de Solferino, où il a dirigé le PS pendant onze années tumultueuses. Désormais, il se lance dans la bataille élyséenne, avec son parti derrière lui. François Hollande a fait ses armes et semble plus que jamais prêt à recevoir des coups. Mais aussi à en donner.

SON PREMIER FAIT D'ARMES

Agé de 26 ans seulement, fraîchement arrivé dans l'équipe de François Mitterrand, François Hollande part affronter Jacques Chirac en Corrèze, aux législatives de 1981. Le chef de l'Etat est bluffé par son culot. Battu d'avance, Hollande décide de provoquer le baron de la droite. Il fait alors irruption lors d'un meeting et lance à Chirac, devant une foule médusée : "Je suis François Hollande, monsieur le Premier ministre, je suis conseiller à la Cour des comptes et le candidat du PS. Je suis celui que vous comparez au labrador de Mitterrand…"

La réaction de François Hollande après son élection :

SES MENTORS

Dans la gestuelle comme dans le ton, François Hollande semble de plus en plus s'imprégner de son mentor, François Mitterrand. Le candidat est aussi souvent décrit comme "l'héritier de Jacques Delors", père de Martine Aubry. Avant la présidentielle de 1995, il avait pris la présidence du club deloriste "Témoin" et soutenait pleinement la candidature du dirigeant socialiste à l'élection présidentielle. Lequel renoncera finalement à se lancer dans la bataille élyséenne. François Hollande se tourne alors vers Lionel Jospin, dont il deviendra le porte-parole durant la campagne.

François Hollande sur les traces de François Mitterrand :

SON HEURE DE GLOIRE

La primaire citoyenne, que le député de Corrèze a préparé depuis longtemps, au contraire de Martine Aubry, qui s'est lancée sur le tard en "remplacement" de DSK. Au final, après plusieurs semaines de campagne qui se sont soldées par un duel avec la première secrétaire du parti, le Corrézien savoure sa victoire le 16 octobre au soir sur le perron de la rue de Solferino. Main dans la main, les candidats à la primaire (Aubry, Royal, Valls, Montebourg, Baylet) affichent d'emblée l'unité promise, derrière le candidat victorieux.

Retour sur la victoire de François Hollande aux primaires PS :

SON PIRE MOMENT

Après l'échec du "oui" au référendum de 2005, François Hollande est en première ligne lorsqu'au Congrès de Reims de 2008, le parti se déchire pour lui succéder à la tête du parti. Une bataille des égos qui donne une image désastreuse du parti. Finalement, c'est Martine Aubry qui sort victorieuse. A peine arrivée rue de Solferino, la nouvelle patronne des lieux brocarde le bilan de son prédécesseur, allant même jusqu'à  dénigrer l'état des toilettes.

SON GIMMICK

"Réenchanter le rêve français". On a cru pendant un moment que ce slogan, qu'il reprenait à chacun de ses meetings,  serait celui de sa campagne. Ce sera finalement "le changement c'est maintenant." Mais ce concept de "rêve" a marqué les esprits. A gauche, on s'est félicité de retrouver ici une part de l'idéalisme du socialisme. A droite, on s'en est servi pour décrédibiliser le candidat, accusé de vouloir faire rêver les Français plutôt que de réduire les déficits.

"Le rêve français sera la réalité de demain" :

SON CHEVAL DE BATAILLE

François Hollande a axé sa campagne autour d'un thème central : la jeunesse. Il propose une série de mesures (contrat de génération, emplois d'avenir, allocation automomie…) pour "redonner espoir" aux nouvelles générations. 

"Une élection c'est aussi autour d'une grande espérance" :