Yade : "je remets en cause les fiefs"

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Fabienne Cosnay , modifié à
La vice-présidente du Parti radical assume son côté rebelle et défend Rachida Dati.  

 Rama Yade "dérange tout le monde" et elle le revendique. "Depuis que j’ai annoncé ma candidature aux législatives dans les Hauts-de-Seine, il y a, au niveau local, une certaine agitation", a commenté, mardi, sur Europe 1, la conseillère municipale d'opposition à la mairie de Colombes. "Par cette candidature, qui est celle de l’indépendance, je remets en cause les fiefs, les baronnies, les familles régnantes", a assuré l’ancienne secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme, à qui l’on a souvent "collé" l’étiquette de rebelle quand elle était au gouvernement.

"Je dérange" :

 

Accusée par des élus PS et UMP d'avoir menti sur sa domiciliation à Colombes, Rama Yade a été radiée le 15 décembre des listes électorales de la ville où elle est élue municipale d'opposition, par  le maire socialiste Philippe Sarre. Si la mesure pourrait l'exposer à d'éventuelles procédures judiciaires, elle ne devrait pas l'empêcher de se présenter aux élections législatives de juin prochain, dans la circonscription d'Asnières/Colombes-sud qu'elle conteste au député UMP sortant Manuel Aeschlimann. Des bâtons dans les roues que la vice-présidente du Parti radical analyse comme une nouvelle preuve "qu’elle dérange".

"Rachida Dati comme moi sommes légitimes"

Interrogée sur la similitude de son combat avec celui mené par Rachida Dati contre François Fillon pour la 2e circonscription de Paris pour les législatives de 2012,  Rama Yade a noté, non sans une pointe d’ironie, qu’il ne s’agissait pas des mêmes situations. "Colombes-Asnières, ce n’est pas le VIIe arrondissement de Paris mais je respecte le combat mené par Rachida Dati", a confié, celle qui fut considérée, au même titre que l'ancienne Garde des Sceaux, comme une icône de la diversité au début du quinquennat Sarkozy. "Le système politique est conservateur, donc oui, ça dérange". "Pourtant, Rachida Dati comme moi sommes légitimes", a conclu Rama Yade.

Toujours dans un esprit d’indépendance, Rama Yade refuse de se rallier sans conditions à son ancien mentor. "Il n’y a pas de ralliement automatique, il y a une indépendance raisonnée", a t-elle estimé, parlant autant pour elle que pour Jean-Louis Borloo. Pour l’ancienne ambassadrice à l’Unesco, un critère sera déterminant dans son soutien ou pas à Nicolas Sarkozy : "la défense des principes républicains".