Wauquiez : "il faut une Europe à plusieurs vitesses"

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INTERVIEW E1 - L’ex-ministre UMP estime qu’il faut tout changer et plaide pour la reconstitution d’un noyau dur.

En matière d’Europe, Laurent Wauquiez fait un peu cavalier seul à l'UMP. L’ancien ministre de l’Enseignement supérieur prend volontiers des positions qui ne font pas l’unanimité au sein de sa famille politique. Il l’a encore montré mercredi sur Europe 1, en plaidant pour une Europe resserrée et pour la mise en place d’un protectionnisme aux frontières de l’UE. "En matière européenne, il faut tout changer", a martelé le député de Haute-Loire. "Le débat français est phagocyté entre les eurosceptiques d’un côté et les europtimistes de l’autre. Moi, je ne regarde par l’Europe avec les yeux de Chimène. Il faut être eurolucide. L’Europe, ça ne marche plus. On a besoin de changements forts", a-t-il insisté.

"Une Europe à plusieurs vitesses". La priorité, pour Laurent Wauquiez, est de revenir à une Europe resserrée. "L’élargissement a condamné l’Europe. L’Europe à 28 a abouti à une Europe qui n’est plus capable de décider", a jugé l’ex-ministre. "Il faut une Europe à plusieurs vitesses. Dans le même temps où on a cette Europe élargie, mais qui doit juste être un lieu d’échange économique, au milieu, il faut un reconstruire un noyau dur, dans lequel on est capable de faire des vraies politiques, dans lequel on est capable d’avoir un même taux d’imposition, dans lequel on est capable de changer ce syndrome de la faiblesse de l’Europe, les travailleurs détachés. Ce n’est pas pour ça qu’on a fait l’Europe", a-t-il développé.

Isolé à l’UMP. Cette vision n’est pas partagée par tous à l’UMP, loin s’en faut. "Tout le monde ne partage pas mon opinion, oui, il y a un débat à l’UMP", a admis Laurent Wauquiez.  "Mais j’assume le fait qu’il y a un débat. On a besoin d’une vraie réflexion. Vous savez, en matière d’amour, les déclarations ne suffisent pas toujours. Il faut des actes".