Valls : "être le premier flic de France, c'est décider"

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DISCOURS - Le ministre de l’Intérieur s’est adressé aux policiers pour défendre sa méthode et ses résultats.

L’INFO. Il est temps de passer à autre chose. Plongé dans une polémique sur les Roms, Manuel Valls a troqué son costume de diviseur du gouvernement pour enfiler celui de premier flic de France. Lundi, il a en effet tenu son deuxième discours annuel aux forces de sécurité. L’occasion pour lui de dresser un bilan de son action et des réformes engagées.

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"Je le dis clairement : nous avons obtenu des résultats !" Taxé par l’opposition de gesticulation, et d’opportunisme par une partie de la majorité pour ses excès sécuritaires présumés, Manuel Valls est resté droit dans ses bottes devant un parterre de cadres de la police et de la gendarmerie. Le ministre de l’Intérieur, qui se refuse à être "un vendeur d'illusions", a défendu sa méthode consistant à rompre avec la politique du chiffre pour engager une action "durable". La droite a beau crier à l’inaction, Manuel Valls assure du contraire : "je le dis clairement : nous avons obtenu des résultats !", a-t-il lancé, affirmant "qu'être le premier flic de France, c'est décider" et aussi dessiner "la police et la gendarmerie de demain".

De nouvelles ZSP en 2014. Parmi les innovations qui sont à mettre à son crédit figurent notamment les 64 zones de sécurité prioritaires (ZSP) qui ont permis, selon lui, une augmentation sur leurs territoires de 38% des mis en cause pour des trafics de drogue. Et dans les ZSP qui ont pour objectif la lutte contre les violences urbaines, celles-ci sont en recul de 27,1%, alors que la baisse est de 7% sur le plan national. Des résultats positifs qui incitent Manuel Valls à poursuivre sur le même chemin : "avant la fin de l'année, une nouvelle sélection de ZSP interviendra, mais en nombre beaucoup plus restreint", a-t-il ainsi annoncé.

"Je vous aime !" Après avoir vanté son bilan et ses réformes, Manuel Valls n’a pas s’empêcher de glisser une petite phrase sur le sujet qui alimente la polémique du moment au gouvernement, même s’il n’a jamais cité le nom de Cécile Duflot. "Ces démantèlements (de camps illégaux de Roms, Ndlr) sont un impératif pour lutter contre les phénomènes délinquants et mafieux, les trafics, d'exploitation de la misère qui s'y greffe", s’est-il contenté d’affirmer, histoire de maintenir sa position, sans remettre de l’huile sur le feu pour autant. Et histoire de séduire un peu plus son auditoire, l’ambitieux Manuel Valls, devenu aussi lyrique que sa compagne violoncelliste, a eu des mots doux pour la corporation des forces de l’ordre, qui y est peu habituée : "je vous aime !"