Un Sarkozy "sous tension"

Sarkozy entre en campagne face au favori Hollande
Sarkozy entre en campagne face au favori Hollande © CAPTURE TF1
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Hélène Favier , modifié à
A 67 jours du premier tour de scrutin, Sarkozy a annoncé son entrée dans la course à l'Elysée.

Nicolas Sarkozy a mis fin mercredi soir, au 20 heures de TF1, au faux suspense autour de sa candidature à l'élection présidentielle. Se présentant comme le candidat de la « vérité », le président sortant a assuré vouloir "redonner la parole aux Français" durant un second mandat. Malaise, grandes déclarations, petites phrases, réactions : Europe1.fr vous résume son intervention, en cinq minutes chrono’.

SUR LA FORME

Son stress - Depuis le début de son quinquennat Nicolas Sarkozy a plus "reçu" les journalistes qu’il ne s’est déplacé sur les plateaux de télévision. Mercredi sur TF1, le président-candidat, venu à sa femme Carla, est donc apparu plus tendu qu’à l’accoutumée, plus stressé. "D’entrée sa tête était penchée sur sa droite, ce qui est signe de tensions, d’un stress interne important",  décrypte pour Europe1.fr Stephen Bunard, spécialiste de la gestuelle. "Curieusement, la seule fois où sa langue a fourché est lorsqu’il a évoqué son second mandat", note le synergologue avant d’ajouter : "Il est tout de même curieux qu’il ait chuté à ce moment là".

Son moment - Nicolas Sarkozy n’a pas tergiversé. Dès les premières secondes de son interview, le président s’est révélé : "Oui, je suis candidat à l'élection présidentielle". "La situation aujourd'hui de la France, de l'Europe et du monde (...) fait que ne pas solliciter à nouveau la confiance des Français, ça serait comme un abandon de poste", a-t-il expliqué, précisant que sa décision était prise "depuis plusieurs semaines". >> Revoir sa déclaration en cliquant ici

SUR LE FOND

Ses mots  - "Force" et "protection" ont été les maître-mots de Nicolas Sarkozy. "Il faut que les Français comprennent que si la France est forte, ils seront protégés", a martelé le chef de l'Etat. "La France est un bouclier pour chacun d'entre nous", a ajouté celui dont le slogan de campagne doit être "la France forte". Il a également eu à cœur de se présenter comme le candidat "de la vérité" : "les Français demandent qu’on leur parle en vérité", a-t-il insisté.  >> En savoir plus sur Le Lab

Son programme - Le chef de l’Etat a ensuite confirmé sa volonté, annoncée samedi dans le Figaro Magazine, de soumettre à référendum des réformes, dont une refonte de l'indemnisation et de la formation des chômeurs. "Il y a beaucoup de Français qui ont le sentiment, au fond, d'être dépossédés de leur pouvoir", a-t-il insisté. "Je me suis dit qu'il y avait une idée centrale dans les engagements que je prends pour mon deuxième quinquennat, s'ils me font confiance, c'est redonner la parole au peuple français par le référendum." Nicolas Sarkozy, qui n'a jamais recouru à ce type de consultation depuis qu'il est à l'Elysée, a qualifié de "caricatural" et de "sot" l'argument de ceux qui l'accusent d'avoir mis le cap à droite toute en se prononçant contre l'assistanat, le mariage des homosexuels ou l'euthanasie.         

Ses piques - François Hollande était bien dans le viseur. A plusieurs reprises, Nicolas Sarkozy a dénoncé, sans le nommer, l'ambition de France Hollande - "il", "lui" - de "réenchanter le rêve français" et l’a accusé de manquer d'idées. "Les Français choisiront. Qu'est-ce qu'ils veulent ? Est-ce qu'ils veulent une France faible ?" a-t-il interrogé. "J'en ai vu, dans ma longue carrière politique, des hommes politiques qui promettaient le rêve. Ça se termine toujours en cauchemar", a-t-il enfin fustigé visant le candidat socialiste.

LES REACTIONS

Les réactions - "Le président-candidat est désormais candidat-président. Quelle nouvelle, quel bouleversement, quelle sensation ! Je vais vous faire une confidence, Moi, je m'en doutais", a raillé François Hollande, lors de son meeting à Rouen. "Ce qui m'a frappé, c'est que c'était exactement les mêmes mots, les mêmes phrases, les mêmes exemples, la même chanson qu'on a entendus depuis des mois et des mois. Cela, au moment même où la situation du pays fait un bilan accablant, et ce bilan parlait tellement plus fort que les mots du président de la République", a renchéri François Bayrou. "On a le sentiment de voir un magicien dont on connaîtrait précisément les tours et dont on verrait exactement les ficelles dépasser du costume", a pour sa part noté Marine Le Pen. >> Lire d'autres réactions ici

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Une certaine fébrilité sur le web - Durant l’interview de TF1, le compte Twitter de Nicolas Sarkozy a changé deux fois d’avatar, de photo.  A 20 heures, la photo de @NicolasSarkozy ressemblait fort à une affiche de campagne. A 20h05, elle était revenue à l’originale. >> En savoir plus sur son compte Twitter