Un Poutou tout en décontraction

Philippe Poutou a déclenché des rires parmi les spectateurs présents sur le plateau de Des paroles et des actes.
Philippe Poutou a déclenché des rires parmi les spectateurs présents sur le plateau de Des paroles et des actes. © CAPTURE D'ECRAN
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Des cinq candidats, celui du NPA est celui qui a le plus surpris, déclenchant les rires du public.

Son clip de campagne, diffusé avant Des paroles et des actes, mercredi soir sur France 2, a donné le ton. Philippe Poutou, pourtant, n’y apparaît pas, mais la vidéo pastichant Questions pour un champion a surpris et créé un semblant de buzz sur Twitter. Deux heures plus tard, dans la même veine, le candidat du NPA s’est démarqué lors de l’émission, durant laquelle cinq candidats avaient l’occasion de s’exprimer. Nullement impressionné malgré quelques approximations, Philippe Poutou a visiblement séduit le public, et fait montre d’un humour efficace.

Souriant et décontracté, Philippe Poutou s’est aussi démarqué par un verbe fleuri. "Oui, c’est paradoxal, mais on discute de la vraie démocratie, les autres candidats ils ont l'air de s'en tamponner de la démocratie!", a-t-il lancé quand on l’interrogeait sur le fait que le NPA est contre la fonction même de président de la République.

Besancenot : "tu vas te faire chier maintenant, c’est ton tour"

Voilà aussi l’une des autres particularités de Philippe Poutou, cette absence d’ambition présidentielle. "Non, ce n’est pas mon rêve. Je suis candidat pour porter un programme, pour porter des idées, pour contester le système tel qu’il est. Si je suis là, si je me fais chier depuis huit mois à faire des interview comme çà, il faut qu’il y ait vraiment la motivation de faire passer nos idées", a-t-il souri.

"J’espère faire passer l’idée de révolte, de condition sociale. Et faire passer l’idée qu’on n’a pas besoin d’ambition personnelle. Je n’ai pas ‘rendez-vous avec le peuple’, moi, je n’ai pas entendu des voix", a encore lancé le successeur d’Olivier Besancenot, qui semble sur la même longueur d’onde. "Il n’avait pas tellement envie de continuer, la preuve, il m’a dit : ‘tiens fais-le, tu vas te faire chier maintenant, c’est ton tour’", a raconté un Philippe Poutou rigolard.

"Je n’ai pas mes potes"

Mais le candidat a tout de même avoué un certain malaise dans cette campagne. "La difficulté qu’il y a, c’est que je suis tout seul. Je n’ai pas mes potes", a regretté l’ouvrier girondin. "Je suis habitué à faire partie d’un groupe, on est ensemble, on envahit les salles de réunion du patron en groupe, on séquestre en groupe, on fait grève en groupe. Là, sur le plateau, je suis tout seul, ça me déstabilise un peu", confesse-t-il.

Cette décontraction a forcément pris le pas sur le fond, si bien que le discours très radical de Philippe Poutou est passé au second plan. L’interdiction des licenciements, la régularisation de tous les sans-papiers, la suppression de tous les traités européens, ou encore la dénonciation du système, autant de thèmes que le candidat a développé, en pâtiront sûrement. Mais la popularité de Philippe Poutou y a sûrement gagné. En atteste les applaudissements reçus quand, à la fin d’une énième tirade, il est parvenu à finir sa phrase sur le gong marquant la fin de son temps de parole. Reste enfin à savoir si les courbes des sondages frémiront après ce passage télé plutôt réussi.

C’est d’abord par un débit impressionnant que Philippe Poutou s’est fait remarquer. Ce qui n’a pas échappé à Cécile Duflot, la secrétaire nationale des Verts, elle aussi connu pour parler très vite :