UMP : Sarkozy, un absent très présent

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ANALYSE - Assurant s'être mis en retrait, il va pourtant en Israël soutenir une candidate UMP.

L’info. Encore des heures de vol au programme de Nicolas Sarkozy. Mercredi et jeudi, celui qui donne des conférences aux quatre coins du monde sera en Israël pour y recevoir un diplôme "honoris causa" par l’université de Netanya. Raison officielle : marquer d’un geste symbolique son action en faveur des liens entre la France et Israël. Objectif officieux : soutenir une candidate UMP en difficulté dans une élection législative partielle, comme il l’avait fait avec Frédéric Lefebvre au Canada, fin avril.

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Il faut sauver le soldat Hoffenberg. L’invalidation en février dernier du scrutin dans la 8e circonscription des Français de l’étranger (Israël, Chypre, Grèce, Malte, Italie, Saint-Marin, Vatican Turquie) offre à Valérie Hoffenberg l’occasion d’une revanche, elle qui avait été largement battue en juin 2012. Cette chef d’entreprise a déjà pu compter sur les soutiens de Jean-François Copé et François Fillon (voir la photo), venus l’applaudir à Tel-Aviv et Rome. Mercredi, c’est donc l’ancien président qui s’affichera à ses côtés. A trois jours du premier tour, la photo pourrait avoir son importance.

Un soutien qui ne dit pas son nom. L’entourage de Nicolas Sarkozy s’est refusé à préciser quelle forme prendrait le soutien à Valérie Hoffenberg. Le maire de Levallois Patrick Balkany, très proche de l’ancien président, assure même à Europe1.fr que "Nicolas Sarkozy ne soutient personne car il est en dehors de la politique active. Mais il s’informe…" Marie-Rose Koro (photo ci-dessous), qui porte les couleurs socialistes dans cette élection, en rirait presque : "c’est une évidence que c’est un soutien officieux, presque officiel. L’état major de l’UMP soutient une candidate en difficulté, cela se comprend. Mais les électeurs sont intelligents, ils ont compris qu’il valait mieux faire confiance à quelqu’un de leur circonscription plutôt qu’à une conseillère de la ville de Paris envoyée ici par son parti", a-t-elle affirmé à Europe1.fr.

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S’inquiète-t-elle de ce soutien de dernière minute, elle qui n’a pas eu droit à la visite de ténors socialistes ? "J’ai leur soutien, cela me suffit. C’est une stratégie différente, j’ai préféré aller à la rencontre des électeurs. Je reviens d’Italie et de Chypre, et personne n’a entendu parler de la visite de Nicolas Sarkozy. Seuls les initiés le sont", assure-t-elle. Le filloniste Jérôme Chartier, pourtant "initié",  confie ainsi qu’il "n’était pas informé" de cette visite en Israël.

Sarkozy prépare le terrain… Selon les informations d’Europe 1, l’ancien chef de l’Etat profitera de sa venue en Israël pour s’entretenir avec le président Shimon Peres et surtout avec Benjamin Netanyahou. Depuis son départ de  l’Élysée, Nicolas Sarkozy a mis en place une sorte de diplomatie parallèle, entretenant ses relations avec les grands de ce monde : Vladimir Poutine à Moscou, Dilma Roussef au Brésil, Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, à New York, ou encore José Manuel Barroso à Bruxelles. Nicolas Sarkozy correspond également par lettres avec Barack Obama. Un bon moyen de se rappeler aux bons souvenirs des Français, aussi.

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Démontrer sa stature à l’international pour mieux convaincre l’hexagone du bienfondé de son retour, donc ? "Il entretient ses contacts car il a beaucoup œuvré à l’international, c’est logique. Il s’intéresse à ce qui se passe dans le monde, et ce n’est pas pour rien qu’il est invité à donner des conférences un peu partout", élude Patrick Balkany (photo).

… Fillon n’est pas en reste. Et que pense l’ancien Premier ministre, qui sera candidat "quoi qu’il arrive" en 2016, de cette  (discrète) immixtion dans la politique intérieure ? Selon son lieutenant Jérôme Chartier, joint par Europe1.fr., "Sarkozy est un ancien président de la République, c’est logique et justifié qu’il continue à entretenir des relations avec les grands de ce monde. C’est même son devoir", élude ce dernier. Avant de rappeler que l’ancien Premier ministre est actuellement à Doha pour une conférence. "Ce sont deux hommes d’Etat", s’amuse-t-il. "D’égal à égal", pour paraphraser le député de Paris. Si Nicolas Sarkozy prépare donc le terrain d’atterrissage pour son éventuel retour, François Fillon sera sur le tarmac pour l’accueillir.