Syrie : Hollande "renforcé dans sa détermination"

Le président s'exprimera devant les Français quand il aura "en main tous les éléments", a t-il indiqué.
Le président s'exprimera devant les Français quand il aura "en main tous les éléments", a t-il indiqué. © REUTERS
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Fabienne Cosnay avec agences , modifié à
DISCOURS - Le président français a annoncé une réunion européenne, sans doute lors du G20. 

François Hollande a longuement évoqué le dossier syrien, mardi, lors de sa conférence de presse avec le président allemand Joachim Gauck, qu’il recevait à l’Elysée. Mais le chef de l'Etat, déstabilisé par la défection britannique et la prudence américaine, n'a fourni aucune précision sur ses intentions. Le président s'exprimera devant les Français quand il aura "en main tous les éléments", a t-il indiqué, éludant la question d'un vote au Parlement. "J’attends une clarification de la position de la France", a estimé Yann Galut, député socialiste du Cher, au micro d’Europe 1, mercredi matin.

Une réunion européenne. Le chef de l’Etat a annoncé que les Européens se réuniraient à ce sujet en marge du sommet du G20 qui se tient jeudi et vendredi à Saint-Pétersbourg, en Russie. Une rencontre des ministres des Affaires étrangères de l'UE est aussi prévue samedi à Vilnius, en Lituanie. "C'est l'Europe qui doit aussi se réunir sur ce dossier, elle le fera, chacun avec sa responsabilité, la France assumera la sienne", a déclaré François Hollande. Conscient du risque politique qu’il a pris, le président français mise sur une démonstration de force diplomatique au G20, à Saint-Petersbourg, où il s'entretiendra notamment avec Barack Obama.

Une détermination renforcée. François Hollande a par ailleurs assuré qu'il était "sorti encore renforcé dans (sa) détermination" après la lecture de l'interview dans Le Figaro de Bachar al-Assad. "La différence entre une dictature et une démocratie, c'est que dans une démocratie, un dictateur peut s'exprimer dans un journal, y compris pour insulter ses dirigeants, proférer des mensonges, notamment sur le chimique, laissant croire qu'il ne disposait pas de stock, et menacer le peuple français", a-t-il lancé."Celles et ceux qui avaient des doutes sur les intentions de Bachar al-Assad ne peuvent plus en avoir, il parle de liquider tous ceux qui ne sont pas d'accord avec lui", a souligné le chef de l’Etat.

La question du vote éludé. Prié de dire s'il soumettrait sa décision d’intervenir en Syrie au vote du Parlement français, François Hollande a éludé la question. "Nous n'en sommes pas encore là" a déclaré le président, n’excluant donc pas cette option dans les prochaines semaines. "Nous n'en sommes pas encore là", a-t-il répondu. "Je m'adresserai aux Français lorsque je disposerai de tous les éléments qui puissent fonder ma décision et j'exercerai ma responsabilité dans un seul intérêt : celui de la France".

"Responsabilités". Que fera la France en cas de veto du Congrès américain ? Elle "n'agira pas seule", a-t-il précisé. Mais "elle prendrait ses responsabilités aussi en soutenant l'opposition en Syrie afin qu'une réponse soit apportée", a-t-il poursuivi sans préciser davantage sa pensée.