"Surenchère xénophobe" et "discours usé"

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Opposition et associations ont vivement critiqué le discours de Nicolas Sarkozy sur la sécurité.

Les réactions ont fusé après les annonces de Nicolas Sarkozy, vendredi sur l'insécurité. Florilège.

Les politiques

Premier à dégainer, le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a dénoncé le "discours usé" de Nicolas Sarkozy, jugeant "particulièrement graves" les annonces du chef de l'Etat sur la déchéance de la nationalité. "Le président fait une distinction entre les Français de première, de deuxième et de troisième classes et on a bien compris qui était en première" a déploré Benoît Hamon.

Le député PS Pierre Moscovici a, pour sa part, jugé les propos du président "inacceptables pour tous les républicains de notre pays. Affirmer un lien de causalité entre immigration et délinquance est ignoble. Menacer de déchoir de leur nationalité les Français d'origine étrangère auteurs de certains crimes renvoie aux heures les plus sombres de notre Histoire" a indiqué le député du Doubs.

Les Verts dénoncent, eux, "l'écran de fumée sécuritaire". "Encore une fois Nicolas Sarkozy fait donc preuve d'aveuglement répressif, essayant de faire oublier son échec en matière de sécurité" avec "plus de 10.000 postes supprimés en police et gendarmerie depuis 2007" indique le parti dans un communiqué.

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Son ex-rivale, Ségolène Royal, a, elle, fustigé "une nouvelle étape dangereuse et indigne, dans une surenchère populiste et xénophobe. Par de telles déclarations, c'est au principe républicain et aux valeurs démocratiques que Nicolas Sarkozy déclare la guerre (...) Notre république est en train de pourrir par le sommet" a critiqué l’ancienne candidate à la présidentielle.

"Les déclarations à grand spectacle mises en scène et toujours répétées ne font avancer en rien la cause de la sécurité", a estimé François Bayrou. "On n'a pas besoin chaque semaine de lois nouvelles ou de propos guerriers non suivis d'effets, a-t-il ajouté, mais de faire appliquer des lois qui existent déjà et sont bafouées tous les jours".

Syndicats et associations

La Ligue des Droits de l'Homme (LDH) a accusé Nicolas Sarkozy d'agiter "les refrains des années 30" sur les étrangers. La Cimade, de son côté, estime que le président Sarkozy "tient un discours qui peut être celui de la droite extrême". Même sentiment chez le MRAP pour qui "Nicolas Sarkozy s'aligne sur les thèses du Front national au risque de les légitimer".

L’Union syndicale des magistrats s’interroge sur la mise en œuvre d’une possible déchéance de la nationalité française. "Cette déchéance "pose des problèmes éthiques et constitutionnels. Sur quels critères va-t-on pouvoir déchoir quelqu'un de la nationalité française ? se demande Laurent Bedouet, secrétaire général de l'USM.