Strasbourg ne donnera pas de médaille à Cohn-Bendit

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avec AFP , modifié à
SANCTION - Sur Europe 1, l’eurodéputé écologiste s’était élevé contre le maintien du Parlement européen dans la ville alsacienne.

Strasbourg tient à conserver le Parlement européen en son sein, et gare à ceux qui s’y opposeraient ! Daniel Cohn-Bendit en a fait l’expérience mercredi. L’eurodéputé devait recevoir le 26 février la médaille d’honneur de la ville des mains de Roland Ries, mais l’élu alsacien y a finalement renoncé. Car mardi sur Europe 1, "Dany" avait une nouvelle fois plaidé pour un Parlement unique, basé à Bruxelles. Actuellement, les sessions plénières de l’institution européenne ont lieu une fois par mois en Alsace.

"Prisonnier des lobbyistes pro-bruxellois". Réagissant avec "consternation" à des propos de l'ex-leader de Mai 1968 mardi sur Europe 1, Roland Ries a annoncé dans un communiqué que "compte tenu de cette malheureuse actualité, la Ville préfère surseoir au projet de remise d'une médaille d'honneur de Strasbourg" à Daniel Cohn-Bendit. Cette distinction "avait été envisagée au titre des nombreux mandats de parlementaire européen qu'il a accomplis et de ses responsabilités de président de groupe politique dans cette assemblée", a précisé le maire socialiste. "Daniel Cohn-Bendit semble être prisonnier des lobbyistes pro-bruxellois, et n'a plus la distance critique qui avait pourtant fait ses heures de gloire dans des temps plus anciens", a encore déploré Roland Ries.

"La majorité des députés européens plébiscite un siège unique". Mardi sur Europe 1, l'eurodéputé était revenu sur un projet qu'il défend depuis plusieurs années : recentrer une fois pour toutes le Parlement européen à Bruxelles et utiliser ses locaux strasbourgeois pour y installer une grande université européenne. "La majorité des députés européens plébiscite un siège unique du Parlement à Bruxelles", avait-il fait valoir, en jugeant "complètement anachronique" le maintien à Strasbourg du Parlement européen.

L'eurodéputé a une nouvelle fois dénoncé les conséquences financières et écologiques du déplacement mensuel de près de 5.000 députés et collaborateurs pour des sessions plénières de quatre jours à Strasbourg. "Je comprends la valeur symbolique (de Strasbourg) et je serais le dernier à la nier, mais de temps en temps il faut faire évoluer les symboles", a-t-il encore plaidé, en remarquant que "l'Europe des 28, ce n'est plus l'Europe des 6", quand les six pays fondateurs de l'UE avaient choisi Bruxelles, Strasbourg et Luxembourg comme sièges des institutions européennes. Installer un campus européen dans les locaux du Parlement à Strasbourg serait "tout bénef, même pour les hôtels strasbourgeois", a-t-il encore estimé.