Serge Letchimy ne sera pas sanctionné

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avec agences , modifié à
Le député PS avait évoqué le "régime nazi" après les propos de Claude Guéant sur "les civilisations".

Le bureau de l'Assemblée nationale a finalement décidé de passer l'éponge. Serge Letchimy ne sera pas sanctionné pour les propos tenus la semaine dernière à l'encontre de Claude Guéant, a annoncé le président de la chambre basse du Parlement, Bernard Accoyer, à l'issue d'une réunion du bureau chargé d'étudier son cas.

"Il ne s'est pas dégagé de consensus pour prononcer une sanction à l'égard de Serge Letchimy", a annoncé Bernard Accoyer lors d'un point de presse, expliquant que le député s'était expliqué devant les membres du bureau. Le bureau a en revanche "unanimement émis le souhait" que "les séances de questions se déroulent dans un climat de dignité et de respect mutuel", a-t-il ajouté.

Serge Letchimy s'est déclaré "heureux" de cette décision. "Nous restons dans un pays de liberté et de respect de la démocratie", a-t-il salué après avoir répété qu'il n'y avait eu "aucune attaque personnelle" dans ses propos.  

Opposés à toute sanction, les députés de gauche se sont mobilisés. Ils étaient ainsi largement majoritaires sur les 22 membres qui composent ce bureau au complet, soit 12 de droite et du centre et 10 de gauche.

"Plus d'absents dans la majorité"

"Il y avait plus d'absents dans la majorité que dans l'opposition", a confirmé Bernard Accoyer sans en tirer de conclusion pour autant. "Je n'ai aucune explications à donner, posez la question aux intéressés", a-t-il conclu.

Le 8 février, Serge Letchimy, député apparenté PS de Martinique, avait provoqué un incident à l'Assemblée en interpellant Claude Guéant sur ses déclarations à propos des "civilisations" qui "ne se valent pas".

"Mais vous, M. Guéant vous privilégiez l'ombre, vous nous ramenez jour après jour à ces idéologies européennes qui ont donné naissance aux camps de concentration" avait lancé Serge Letchimy, avant de se référer dans le brouhaha au "régime nazi".

Fait rarissime, membres du gouvernement et députés UMP avaient alors quitté l'hémicycle. La séance de questions d'actualité avait également été levée.

Le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Christian Jacob, n'a pas caché sa déception à l'issue de cette décision. "Le bureau a pris une décision. Je souhaitais une sanction forte, le président de l'Assemblée souhaitait une position de consensus. La décision du bureau est la décision du bureau", a-t-il conclu.